L'histoire :
Barbo Bezan mène les hommes de Moctozuma vers l'affrontement. La tribu Hibura les attend de pied-ferme. Et lorsque les troupes se retrouvent face à face, c'est un piège qui se referme sur les assaillants. Le massacre prend la tournure inverse de celle imaginée par l'espagnol devenu chef de tribu. Retenu prisonnier, il comprend qu'Hernando del Royo, à la tête des Hiburas, imagine que les tribus rebelles pourraient s'allier à Cortès. Et constituer avec le général espagnol une force capable de renverser l'empereur aztèque, portant l'affrontement avec Velasquez à une forme de paroxysme conquérant. La marche vers Tenochtitlan s'annonce éminemment risquée pour Del Royo, alors que pendant ce temps, Cortès ignore que son allié vient de remporter une victoire. Le général décide alors d'aller à la rencontre de Moctezuma en délégation réduite, porteur d'un message d'apaisement. Tout en préparant en secret une stratégie du tout pour le tout...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce second diptyque, Jean Dufaux poursuit son épopée montrant l'affrontement sur les terres sud-américaines de soldats espagnols aux ambitions conquérantes. Qu'ils soient légalistes ou animés d'une ambition personnelle, qu'ils aient plongé corps et âme dans la culture aztèque ou qu'ils souhaitent imposer les croyances de leur pays d'origine, tous les personnages de cette aventure sont démesurés, hallucinés, violents. Le scénariste mise tout sur le concept de cette lutte de pouvoirs aux alliances complexes, et sur les images fascinantes qu'elle provoque. Il peut s'appuyer sur un dessinateur brillant, qui donne vie aux bâtiments superbes entourés de jungle, et une grande force aux visages fous des guerriers. Les ambiances crées par Philippe Xavier sont palpables, humides et effrayantes, et constituent la réelle force de cette série. Dufaux surfe sur un mélange d'éléments historiques et d'inventions scénaristiques, sans insister outre mesure sur un personnage en particulier. La multiplicité des acteurs et leurs alliances complexes obligent le scénariste à changer sans cesse d'angle de vue, ce qui ne simplifie pas la tâche du lecteur par ailleurs surpris par certains traits d'humour inattendus. Il faut attendre la scène finale de l'album pour plonger réellement dans l'ambiance de fuite en avant qui constitue a priori la colonne vertébrale de cette série. Aussi dense, fouillée et parfois confuse que la végétation que traversent ses protagonistes...