L'histoire :
Le primatologue Adrien de Chaslou, sa nièce Phalène, le professeur Morosky et le journaliste Charles Nessitères ont officiellement ré-ouvert le département de parazoologie dans les sous-sols du muséum d’histoire naturelle de Paris. Faisant fi des moqueries de leurs pairs, ils ont pour mission l’étude très sérieuse de la résurgence d’espèces éteintes et/ou légendaires. Après avoir vécu une aventure africaine sur les traces d’un diplodocus encore vivant au XXe siècle (Le Mokélé M’bembé), puis avoir réchappé aux dangers des glaces polaires à la recherche d’un calmar géant digne des romans de Jules Vernes (Kraken), ils se penchent à présent sur le cas du « Sasquatch », énigmatique grand gorille hantant de sa présence un village canadien. Ou plutôt, Charles, qui cherche toujours à acquérir ses galons de grand-reporter, a traversé seul l’Atlantique, caméra au poing, pour faire un reportage. Pendant ce temps, à Paris, Phalène creuse un double mystère : celui de l’origine d’une énorme dent fossile anachronique et celui de la mort de son père lors d’une expédition à Madagascar. A ce sujet, Morosky en sait plus long qu’il ne le dit, notamment sur les rapports qu’entretenait l’homme avec l’écrivain Conan Doyle, auteur du célèbre Monde perdu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Annoncé, hélas, comme étant le dernier de la série, ce troisième épisode entrecroise une double trame narrative. D’un côté, la vérité est enfin faite sur la mystérieuse relique et la mort du père de Phalène, tous deux intimement liés. D’autre part, le jeune Charles nous emmène à l’aventure au Canada, sur les traces du Sasquatch, plus connu en France sous le nom de « Bigfoot » ou yéti des Appalaches. Bien entendu, il le trouvera, mais n’en rapportera aucune preuve (c’est un peu la marque de fabrique de la série). D’un point de vue graphique, sans doute aurait-il été souhaitable de soigner la colorisation (non identifiée) qui s’applique au dessin par ailleurs de fort bonne facture d’Olivier Martin (certaines planches sont un peu austères). C’est un détail, car au-delà d’une aventure parfaitement palpitante, le scénariste Philippe Menvielle nous livre avant tout une belle leçon d’humanisme. De quel droit l’homme s’autorise t-il à galvauder la nature pour sa gloire éphémère ? Après un dénouement sur fond d’ésotérisme (léger), le récit lorgne à la dernière planche vers un nouveau célèbre sujet d’étude : quid du monstre du Loch Ness ? Espérons que les auteurs (et l’éditeur) auront la bonne idée de nous emmener en Ecosse, pour un second cycle de cette série trop peu (re)connue, qui ravira à la fois les amateurs de sciences, d’aventures et de polars !