L'histoire :
Le message pour Dakota, dans les bureaux de la Division Territoriale ordre et probité est clair : elle devra payer l'échec de sa dernière mission. Non seulement elle n'a pas réussi à mettre la main sur Flaming Lips et Dragman, deux anciens super héros qui ont perdu la maîtrise de leurs pouvoirs, mais en plus, Dakota prétend qu'elle doit la vie sauve à un collapse. Qu'un humain tout à fait banal mette en doute la supériorité totale et définitive des super héros n'est pas concevable. C'est un super nommé GI One, à la réputation d'efficacité intacte, qui va être chargé d'aller mettre la main sur Flaming Lips et Dragman, repérés dans un quartier de la ville. La jeune femme est de son côté condamnée à une forme de travaux forcés au cimetière des broyeurs, sous les ordres du docteur Achéro. Dans ce centre des destructions des épaves, elle va rapidement avoir la surprise de voir débarquer la dépouille de GI One, terrassé sans avoir pu combattre ceux qu'il était venu capturer. Le pouvoir de lire dans l'esprit des morts, de Dakota, va alors être sollicité par le patron des lieux pour comprendre ce qui est arrivé au super héros défait, mais sans succès. La jeune femme est alors confiée à une gardienne censée la mettre à sa botte. Mais elle découvre rapidement qu'elle parvient à prendre le dessus sur la jeune et arrogante Valéria. Lui vient alors l'idée d'aller se recueillir sur la tombe de Gordon Ox...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Saluons l'effort des deux auteurs pour apporter une conclusion au premier tome paru il y a déjà trois ans, et qui installait cet univers où les super héros ont assis leur domination sur des humains relégués au rang de quasi esclaves. Le ton de ce second volume est celui d'une série B aux rebondissements presque humoristiques, tandis que le scénario initialement SF bascule du côté d'une étrange histoire de zombies, ce que le premier épisode nous laissait soupçonner avec l'apparition de Doc Bismark. Jean Dufaux semble avoir conçu cette aventure sans y croire un instant, laissant son dessinateur se bagarrer avec des changements de ton imprévus, des scènes au second degré et des dialogues parfois réellement pauvres. A aucun moment la profondeur de l'univers régi par une sorte de super caste n'est exploitée, et les décors soignés que Philippe Adamov a construits semblent inutiles. Le dessinateur amateur de détails et d'architecture futuriste n'est par ailleurs pas le plus convaincant lorsque la galerie de personnages tourne au bestiaire de l'étrange dans le zoo désaffecté. Après quelques pages de démarrage prenantes, l'album part littéralement dans tous les sens, multipliant les personnages et les rencontres sans suite. Impossible de savoir si le scénariste aurait approfondi un tant soit peu son contexte et la psychologie de ses personnages si la série avait duré plus longtemps. Mais la conclusion apportée ici est autant un soulagement pour Dakota que pour ses lecteurs.
