L'histoire :
William poursuit sa mission d'infiltration au cœur des mafias qui contrôlent une partie du cinéma hollywoodien, en se déclarant producteur de films. Très peu de temps après son arrivée à Los Angeles, une starlette avec qui il avait passé la soirée est retrouvée assassinée. L'agent du FBI dissimulé est désormais doublement menacé. La méfiance le la pègre est réelle envers ce nouveau venu, et il ne peut en aucun cas dévoiler ses véritables intentions pour éviter l'enquête policière. C'est donc une présentation du film à la presse qui va lancer sa contre-attaque. Un scénario plutôt polémique qui décrit les violences perpétrées par des militaires hors période de conflit suscite l'attention d'Edgar Hoover qui démarre sa chasse aux sorcières anti-communiste. Mais Mickey Cohen lui-même semble apporter son soutien à ce Howard dont beaucoup d'autres se méfient. Quelques jours plus tard, c'est dans le même avion que Bugsy Siegel et l'inspecteur Meltzer qu'il va se rendre à Las Vegas pour la réouverture du Flamingo. Sur place, il est aux côtés de Siegel quand le mafieux passe à tabac un chef d'entreprise qui a pris du retard dans ses travaux. Un très cruel baptême du feu pour Howard qui, pourtant, ressent une vraie fascination pour cette violence extrême et cette vie pleine de sensations fortes qu'il effleure. Pire : il tombe amoureux d'une femme dont les relations vont encore compliquer la donne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce tome de clôture d'un diptyque assez fouillé, Mathieu Mariolle fait le boulot attendu d'un scénariste qui aurait (a priori) aimé prendre plus de temps pour dérouler son histoire. Les sentiments contrastés de William auraient certainement été creusés davantage, tout comme les relations entremêlées des policiers, des mafieux, du FBI et des producteurs de Hollywood. Ce sont dès lors des pages très chargées qui nous sont proposées dans cet album, avec fort heureusement quelques moments de respiration qui permettent à Kyko Duarte de faire vivre son dessin. Et une très belle double page sur la ville éclairée par un soleil rasant. Mais c'est souvent sous le poids de bulles trop présentes que les protagonistes ploient, tout spécialement en fin d'album, lorsque le dénouement s'articule. Pourtant, les auteurs avaient trouvé un certain équilibre en recentrant leur intrigue sur le personnage de William, qui prend un peu d'ampleur. Mais sans parvenir à rendre suffisamment denses ses tiraillements et les risques qu'il prend au milieu des pires enjeux financiers de l'Amérique de l'immédiat après-guerre. Le sujet reste néanmoins très intéressant en soi. Les sommes d'argent louche mobilisées pour une industrie qui va devenir un fleuron de l'influence américaine, les noms des célébrités du show business et des hommes politiques qui savent très bien ce qui se passe... Tout cela fait réfléchir sur les ressorts cachés de la machine à rêves qui alimente le monde...