L'histoire :
Farouche opposant à la Quatrième République dont il désapprouve le régime d’Assemblée, Charles De Gaulle est rappelé au pouvoir en 1958 quelques années après l’avoir quitté, en 1947. Face à la menace de la guerre civile née de la crise algérienne et d’un monde colonialiste qui tombe de son piédestal, il fait figure de recours. Suite à la mise en place d’une nouvelle constitution taillée pour sa personne et sa vision de la politique, le Général De Gaulle devient donc le premier Président de la Cinquième République. D’entrée de jeu, il doit faire face aux « évènements » d’Algérie, une colonie qu’on se refuse à sortir du territoire français et ce, malgré le souffle du vent de l’indépendance. Il entame alors un « règne » de onze années qui marque la France de son empreinte et dont les maître-mots sont grandeur, indépendance nationale et développement. Or, la contestation menée par la jeunesse et la convergence des luttes avec le monde salarié en mai 1968 vont faire sérieusement vaciller le Général...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quelques années après la proclamation de la Cinquième République et la consécration du Général De Gaulle à la tête de la France, ce dernier commence à voir ici et là quelques protestations au sein de la société. En effet, malgré le plein essor de l’économie, les manifestations et les grèves s’enchaînent sous la toile de fond de la guerre d’Algérie qui fait toujours rage et qui divise la France. Encore une fois pour ce troisième tome, Mathieu Gabella et l’historienne Frédérique Neau-Dufour se sont attachés à décrire fidèlement la situation politique de la France dans les années 1960 et la vision de la société par le Général, de plus en plus contesté par les oppositions politiques et la jeunesse avide de liberté. Loin de tomber dans la béatitude, les auteurs s’appuie sur du factuel pour permettre au lecteur de 2020 de comprendre la vie d’il y a plus de 50 ans et d’appréhender la vision politique de De Gaulle dans un monde qui avance vite et où les colonies vivent leurs dernières années. À la fois sauveur de la France, figure du passé mais aussi bloc de stabilité, le Général cristallise autour de lui les passions des français. Il est le témoin d’une société qui évolue parfois malgré lui (le putsch des généraux, les évènements de mai 1968, l’attentat du Petit Clamart après les accords d’Evian...). De son côté, l’artiste Michael Malatini reste très académique dans la partie graphique, de façon à coller le plus honnêtement possible aux évènements relatés. L’ensemble est fluide, parfaitement adapté au lecteur lambda ainsi qu’aux passionnés. En définitive, cet ultime tome de De Gaulle concocté par Gabella et Malatini, tombe à point nommé pour le cinquantième anniversaire de la mort du Général. L’œuvre témoigne – si besoin était – que le parcours hors du commun du grand Charles aura été riche de sens pour notre société d’aujourd’hui, depuis la seconde Guerre Mondiale jusqu’au crépuscule de sa vie.
