L'histoire :
En 1452 avant JC, Pylos et Asinée sont deux esclaves grecs offerts par le roi d’Athènes à Minos, le roi de Crète, en signe d’allégeance. Après avoir essuyé une attaque pirate, ils se sont échappés et pense avoir recouvré un semblant de liberté. Mais ils sont rapidement rattrapés par leur destin, en se trouvant mêlés à un complot fomenté par le fourbe Calliclès, à l’encontre de la reine Armélia. Après avoir tué l’intriguant, ils s’enfuient en direction du port de Cnossos, espérant pouvoir embarquer vers le continent, pour retrouver les leurs. Ils tentent alors de monnayer leur passage avec la marchandise volée à un commerçant ambulant, auprès de Zénon, le seul armateur encore libre de naviguer. En effet, informé de l’imminence d’une invasion, le roi Minos a décidé de fermer tous les ports. Cachés à l’intérieur du palais, nos deux tourtereaux assistent à l’arrestation d’Anaximède, un vieil ami commun qui poursuit un étrange objectif. Puis, tandis que Pylos découvre – à son grand dam ! – les dessous du complot visant l’invasion de la Crète, Asinée se lie d’amitié avec le vieux Phalysèdre, conseiller personnel de Minos (un monarque âgé de 9 ans)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si on en croit la caution scientifique de Robert Laffineur, professeur d’archéologie grecque, la retranscription historique de cette série a fait l’objet d’une rigueur de chaque instant concernant le cœur de son sujet : la civilisation sous la Crète antique. Mœurs, croyances, société, coutumes, archéologie, tuniques, tout tend vers une réalité « crédible » (au sein d’une reconstitution incertaine de l’antiquité). Le dessin de Jacques Denoël est visiblement lui aussi issu de sérieuses recherches historiques. Le résultat est notamment fascinant sur les nombreuses vues aériennes du palais. Son crayonné sur-contrasté directement mis en couleurs, progresse légèrement par rapport au premier tome, dans sa régularité et sa finition. Paradoxalement, les aventures vécues par nos deux jeunes héros sont totalement invraisemblables, tant elles sont saturées en rebondissements spectaculaires et condensés, au sein des plus hautes sphères politiques. Le scénariste Michel Pierret vise clairement à nous dévoiler le plus large panorama possible de la société crétoise antique, quitte à se permettre moult raccourcis narratifs. Autre curieux biais scénaristique : l’enquête parallèle et future que poursuivent deux archéologues en 1933, sur le déroulé de ces évènements précis. Outre la romance semblable entre les protagonistes, l’alternance des deux époques permet d’illustrer l’éternel recommencement de l’Histoire. Une pincée de mystère de l’Atlantide par-dessus de marché, termine de nous plonger dans une certaine circonspection…