L'histoire :
A l’heure de se mettre au lit, Sandy fait l’andouille pour pouvoir continuer à dessiner. Mais elle finit par être raisonnable, par se coucher et éteindre la lumière, après avoir souhaité une bonne nuit à ses parents. Dans le noir, elle voit briller comme des lucioles de lumière. Elle en attrape une entre ses mains et se retrouve aussitôt projetée dans un monde merveilleux fait de fleurs et d’animaux. Et puis c’est déjà le matin. L’heure du petit-déjeuner et du chemin de l’école. Sandy passe la grille de son établissement sous la sempiternelle remontrance de la religieuse qui filtre les entrées : hors de question qu’elle soit toute seule à la pause déjeuner. Et néanmoins, comme d’habitude, elle passe son midi à dessiner toute seule sur des feuilles de papier allongée dans l’herbe. C’est alors qu’une nouvelle fillette qu’elle n’avait jamais vue auparavant se penche sur ses dessins avec de grands yeux et un large sourire. Elle a des cheveux mauves, elle trouve ses dessins très jolis et lui donne son prénom : Morfie. L’instant d’après, elle a déjà disparu… et c’est l’heure d’aller en cour de catéchisme. Est-elle bien réelle ? Les autres filles disent qu’une fillette fantôme vit ici depuis qu’elle s’est noyée dans la fontaine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Des lumières dans la nuit, Lorena Alvarez livre une fable qui mélange tout à la fois les thématiques de la solitude, l’amitié, la reconnaissance, la muse créatrice, le pacte faustien, jusqu’à une évocation libre des paradis artificiels… Le récit est emmené par Sandy, une fillette un peu trop seule, qui se retrouve à sympathiser avec une amie imaginaire. Celle-ci la met en confiance, lui donne à voir et entendre tout ce qu’elle veut… et il semble que ce soit pour mieux l’emprisonner dans une relation nocive, artificielle et l’éloigner de toute possibilité d’insertion sociale. Néanmoins, ce premier tome reste assez flou sur ses intentions, qui seront sans doute plus amplement révélées dans la suite. On se contente donc surtout de se laisser divaguer au sein de son univers graphique merveilleux et acidulé, rempli de fleurs géantes, de monstres bibendums avec de gros yeux, des tentacules et des pétales dans tous les sens… aussi sucré-salé que peut l’être le piège du paradis pour enfants dans Pinocchio. L’histoire est adaptée au lectorat jeunesse, mais ses sous-entendus parleront aussi aux adultes. En postface, l’éditeur précise que l’auteure colombienne s’est inspirée de sa propre éducation catholique, mais aussi du décorum coloré et propre à sa ville d’origine, Bogota. Affaire à suivre, donc…