L'histoire :
De nos jours, à la frontière canadienne du cercle polaire arctique. Charles Junior VanBerg, héritier d’un empire de mines de diamant, visite un nouveau site d’extraction diamantifère. L’importance du gisement de kimberlite – le minerai ayant été en contact avec le magma et contenant la poussière de diamant – a nécessité l’assèchement d’un lac entier ! Lors de la visite du faramineux chantier, VanBerg échappe tout d’abord de peu à un étrange accident de camion… Puis il fait la désagréable connaissance d’un PDG concurrent, propriétaire de 40% du site. Arrogant et ambitieux, ce dernier lui « conseille » de lui vendre les 60% restants. Dans l’avion qui le ramène sur Londres, Charles prend des dispositions auprès de ses directeurs pour contrer cette menace. C’est alors que le pilote prétexte une fausse fuite de kérosène pour poser l’appareil… sur le territoire américain. Or, depuis la seconde guerre mondiale, les VanBerg se transmettent une condamnation par contumace, soupçonnés qu’ils sont d’avoir fourni le régime nazi en diamants. Et comme par hasard, le FBI le cueille à la descente de l’avion…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la lignée des excellents Maîtres de l’orge (8 tomes, chez le même éditeur), Diamants se présente comme une nouvelle saga familiale, déroulant sur plusieurs époques un combat héréditaire pour le contrôle mondial de l’industrie diamantifère. Cependant, Jean-Claude Bartoll n’est pas Jean Van Hamme ! Son récit est certes techniquement irréprochable, les évènements qu’il décrit semblent certes s’appuyer sur un terrain réaliste (n’oublions pas qu’il s’agit d’un ancien grand reporter), le résultat s’avère ici un peu laborieux et guère palpitant. Pourtant, le dessin du slovène Köllé est largement à la hauteur de celui de Francis Vallès : un style réaliste « propre », parfaitement proportionné et variant agréablement les décors et les cadrages. En outre, la colorisation de Patricia Jambers est comme toujours irréprochable. En fait, ce premier tome n’est pas réellement rébarbatif, il se laisse lire sans déplaisir. Il manque juste cruellement de « liant » et de chaleur humaine. Par exemple, les dialogues sont correctement écrits, mais manquent de spontanéité ; les flashbacks suivent une logique de narration, mais s’enchainent sans véritable fluidité d’ensemble ; les rapports psychologiques entre les personnages sont très sommaires... Enfin, terminons sur un point de vue très subjectif (à ne surtout pas répéter à ma femme) : les diamants, c’est tout de même moins sympa que la bière !