L'histoire :
C’est l’hiver. Tandis que la neige tombe à gros flocons, Dickie observe un petit oiseau qui grelotte sur une branche. Aussitôt, il entreprend de construire une maisonnette à oiseau, qu’il compte accrocher à un arbre. Il y met du cœur, il prévoit un petit perchoir et un petit trou pour permettre le passage de l’oiseau. Puis il le peint et l’accroche. Le lendemain matin, Dickie se lève pour aller faire ses besoins dans la cabane au fond du jardin. Il regarde la maisonnette, mais ne voit nul signe de vie. Normal : l’oiseau a fait son nid dans la cabane à chiottes ! Il le signifie en passant la tête par le petit trou en forme de cœur de la porte. Déçu, mais aussi soucieux de préserver l’intimité du volatile, Dickie décroche sa maisonnette et fait caca dedans…
Au dernier étage d’un building de bureau, une secrétaire apporte un projecteur et déroule un écran, afin de faire la présentation du bilan de la société à son grand patron. Elle pose le premier transparent, qui dévoile une courbe de résultats en chute libre ! Totalement alarmé, le patron se suicide aussitôt en se jetant à travers la fenêtre. Oups, pas de bol, la secrétaire s’aperçoit à ce moment-là qu’elle avait posé le slide à l’envers…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec sa tête ronde, sa moustache hitlérienne et son look de Mario Bros (casquette rouge, salopette bleue), Dickie est un gaffeur invétéré, paysan de profession. Il évolue sous les crayons épais et naïfs du belge néerlandophone Pieter de Poortere, au sein de pages de gags en gaufriers de 12 cases, entièrement muets. Il quitte aujourd’hui le grand format de la collection 1000 feuilles, dans lequel il était jusqu’à présent publié, pour se dévoiler en album classiques 46cc (46 pages, cartonnées, couleur). Au passage, la mention « Kid » de son titre indique qu’il « tempère » le registre de ses gags, afin de pouvoir être lu par un public plus jeune ; ils ne sont donc ni sous la ceinture, ni trop sanguinolent. Cela ne signifie pas pour autant que de Poortere est moins percutant et prévisible, ni qu’il abandonné les chutes absurdes. Pour preuve, le premier gag (cf. résumé) concernant l’usage final de sa boîte à oiseaux. Les sujets sont très variés, plutôt contemporains, et ne se déclinent plus selon une thématique précise, comme dans les précédents recueils. Dickie se passionne aussi bien pour l’écologie, qu’il visite la planète Mars, se transforme en esquimaux, en cow-boy, en arbitre de foot, en naufragé ou en prince venu pour délivrer la (malheureuse) princesse. Même la crise des migrants profite d’un gag osé… à la chute inattendue en contrepied. C’est varié, inégal, quoique souvent bidonnant…