L'histoire :
Vincent Van Gogh est occupé à peindre un paysage, en bordure d’un champ. Soudain, une paysanne de passage lui fait de l’œil. Il accepte de la suivre dans les blés : couchés en-dessous de la hauteur des épis, personne ne les verra s’ébattre. On ne les voit tellement pas que Dickie, qui passe par-là avec sa faux pour la moisson, fauche l’oreille de Van Gogh…
Dickie est gardien dans la salle d’un musée où est exposé le célèbre tableau de Magritte Ceci n’est pas une pipe. Les groupes scolaires se succèdent pour voir l’œuvre, accompagnés de leurs professeurs. Toutefois, quelque chose chagrine Dickie. Aussi, le soir venu, confectionne-t-il un panneau additionnel à placer sous l’œuvre. Et le lendemain, le conservateur du musée s’insurge de voir Dickie fixer une seconde légende sous Ceci n’est pas une pipe : « Fumer tue ».
On toque à la porte de Léonard de Vinci, alors qu’il est en train de dessiner L’homme de Vitruve. Un Dickie fortuné lui demande de réaliser le portrait de son épouse, Mona Lisa. Professionnel, Léonard s’exécute et peint la Joconde. Gros problème : sur sa représentation très fidèle, il a peint le sourire bouche ouverte de Mona Lisa. Or elle a des chicots, des dents creuses… c’est horrible. Dickie est déçu. Le soir venu, en cachette, il retouche donc en solo l’œuvre, lui peignant un sourire bouche fermée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir écumé les thèmes du nazisme, du cinéma, des contes de fée et des extraterrestres, le politiquement incorrect Pieter de Poortere et son Dickie (Boerke en néerlandais) s’attaquent au monde de l’art. Le dessin de couverture dit à peu près tout du registre comique exploité dans ce nouveau recueil de 54 gags. De Poortere fait un petit tour (non exhaustif) des œuvres les plus célèbres, de leurs auteurs et des anecdotes qui les accompagnent, mais en les revisitant de manière parodique, à sa sauce trash. Par exemple, les naufragés du Radeau de la méduse se retrouvent foudroyés à cause de cet abruti qui lève son bras pour faire signe à un bateau de secours. Ou la gardienne de la salle de musée où se trouve la tapisserie de Bayeux passe à la machine la longue bande de tissu moyenâgeuse, après que des gamins l’ont salie… or la tapisserie rétrécit au lavage. Toujours à l’aide de son trait épais, dans des mises en scène muettes, De Poortere s’oblige à aborder dans le désordre tous les registres d’art : sculpture, art moderne, art pariétal, Renaissance, américain, jeux vidéo, expressionisme… Les ressorts comiques sont inégaux : parfois bidonnants de couillonnerie, parfois plus hermétiques (le comics strip p.41).