L'histoire :
Dickie attend dans une laverie que sa machine ait fini de laver ses fringues, dont sa tenue de Superman… car en réalité, Dickie est Superman ! Soudain, une femme crie dans la rue : un avion de ligne est en train de filer droit vers le sol, vers un crash assuré. Dickie se précipite aussitôt vers une cabine téléphonique pour se changer en Superman. Hélas, elle est occupée par une dame en train de téléphoner. Alors il entre dans la première propriété venue et se cache derrière un buisson du jardin pour se déshabiller. Hélas, une petite fille était en train de jouer au ballon dans son jardin. Elle trouve donc un homme en slip derrière un buisson. La police embarque Dickie au poste et l’avion se crashe.
Dickie s’est déguisé en clown Auguste pour aller visiter les enfants du service de cancérologie de l’hôpital. Tout se passe bien, il fait des farces et les enfants rient, jusqu’à ce que… Batman débarque, attrape Dickie par la gorge et le jette par la fenêtre. Oups, Batman s’aperçoit qu’il s’est trompé d’ennemi lorsqu’il voit passer dans le couloir de l’hôpital le Joker avec des bâtons de dynamite. Il poursuit le super-méchant, laissant l’enfant cancéreux super triste…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce nouveau recueil de gags de Dickie, l’auteur néerlandais Pieter de Poortere persévère sans vergogne dans la parodie vacharde. Il détourne cette fois tour à tour les supers stars super héroïques de la culture mainstream qui correspondent à sa génération, en brassant large : Superman, Les maîtres de l’univers, Star Wars, Telma et Louise, Tomb Raiders, Lucky Luke, Gaston Lagaffe, Hulk, Les griffes de la nuit, Maus, L’agence tous-risques, Spiderman, Tarzan, King Kong, Game of thrown, Iron man, The mandalorian, Super Mario, Harry Potter, Streetfighter, Astérix, Calvin et Hobbes, Tintin (haha, bien vu !)… Il y a même une case géante (2 pleines pages), qui vaut le détour, au musée de la BD de Bruxelles ! Et puis soudain, sans transition, il écorne une figure sociale, sportive ou politique, ou un artiste tels que Mohamed Ali, le mahatma Gandi, Nelson Mandela, Ayrton Senna, les gilets jaunes français, Martin Luther King, Amy Winehouse, Lady Di, David Bowie ou… Rosa Parks ! Par exemple, cette dernière doit-elle laisser sa place pour handicapés dans le bus à un vétéran nazi de la seconde guerre mondiale, sous prétexte qu’il est unijambiste ? Vous voyez le genre de délire, qui n’a aucun scrupule à surpasser le point Godwin ou à mettre les deux pieds dans le plat du racisme brut… C’est toujours un mélange subtil de cruauté, de couillonnerie, d’absurde, d’imprévisible, de politiquement incorrect. Rappelons que « dickie », en néerlandais, se traduit un peu chez nous par « l’enflure ». Son trait est toujours épais, son découpage en gaufrier régulier de 12 cases/page, sa colorisation en aplats de 3-4 teintes, façon années 70.