L'histoire :
Ayant appris qu'elle avait été victime d'une expérience comportementale menée par son père adoptif, accusée de l'avoir tué, Ally doit prendre la fuite. En compagnie de Juan, le jeune garçon rencontré dans un musée de Londres, elle réussit à prendre la mer pour retrouver sa sœur Carry, mariée au pasteur Jeremiah Reynolds. La jeune fille place tous ses espoirs dans une retrouvaille avec cette sœur jumelle dont elle a été séparée à la naissance. Ils traversent l'Atlantique à bord d 'un navire qui dépose un câble de communication au fond de l'océan, et découvrent bientôt les côtes de l'Argentine. Arrivés à Ushuaia, où le pasteur a semble-t-il démarré une ambitieuse mission d'évangélisation, Juan ne tarde pas à trouver des personnes qui lui indiquent le lieu d'implantation de la mission du pasteur. Il s'agit du fantastique site des Torres del Paine. Ally est souffrante et reste à bord de leur bateau. Les deux jeunes gens sont séparés lorsque Juan découvre sur le lieu de vie supposé du pasteur et de Carry, un champ de ruines...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'explosion visuelle orchestrée par Ignacio Noe se poursuit dans un deuxième tome qui nous laisse croire pendant quelques pages qu'il pourrait être plus sage que son prédecesseur. Il n'en est rien, les rêves de l'héroïne sont très rapidement l'occasion pour l'auteur de mettre en scène une monstre à tentacules ou un guerrier en armure baroque. La claque visuelle est toujours au rendez-vous dans un style virtuose, autant inspiré de Jean-Pierre Gibrat que de Frank Pé ou de l'américain Gil Kane. La progression du scénario, en revanche, reste approximative, accordant de longues séquences à des événements somme toute anecdotiques (à quoi cela sert-il de tout savoir sur le câble sous-marin ?). Ou au contraire, délivrant une multitude d'informations sur quelques pages, essayant de parsemer l'ensemble d'un humour gentiment potache. Il y a beaucoup de générosité et de spontanéité dans cette série, dans laquelle pointe un léger manque d'expérience du scénariste. Mais le charme d'Elly, l'énergie d'un dessin très enlevé, et une multitude de scènes d'actions forment un tout plutôt cohérent. Un monde onirique et des dialogues parfois naïfs qui donnent de la fraîcheur à une série distrayante.
