L'histoire :
Sur la piste du prospecteur Louis-François de Bellevue, les frères MacFarlane ont traversé un morceau du désert australien à dos de chameaux. Eux et leurs guides arabes ont finalement retrouvé la dépouille de Bellevue… à l’entrée d’une mine de diamants. Or ce faisant, ils ont profané la terre sacrée des aborigènes. Ils sont désormais leur cible, coincés à l’ombre d’un canyon, au pied d’une oasis. En compagnie, le guide Moosha est en deuil de son frère et d’Allambee, aborigène intégré de force à la culture blanche, observe la nature et se souvient de son enfance. La belle Neelab et Joe sont quant à eux prisonniers des aborigènes, au fond d’une profonde cavité. Selon toute vraisemblance, ils vont servir de monnaie d’échange. L’aborigène Bilyan et le jeune Lonan continuent quant à eux leur périple à travers le cagnard du bush. Pendant ce temps, Elizabeth Barnes apprend le retour soudain de son mari Jack, jadis reparti en Europe pour affaires, sur le domaine qu’elle a longtemps géré seule. L’heure des explications est aussi venue de ce côté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme pour le précédent volet, le scénario de Nathalie Sergeef manque de clarté dans ce tome de conclusion, malgré une excellente idée de départ – faire un western en Australie, donc un « Eastern » – malgré également une grande rigueur dans la peinture de la civilisation et donc un dépaysement garanti. Débuté avec le suspens inhérent aux thrillers – vengeance, spoliation, chasse à l’homme – le propos s’était mêlé à la mystique aborigène dès le tome 2 et il ne parvient jamais à rendre cette conclusion palpitante. Sans doute la scénariste a-t-elle voulu faire honneur à cette culture complexe, mais elle perd au passage la limpidité narrative. Sans doute aussi, quelques mécaniques propres à l’art séquentiel et nécessaires à la transmission immersive ne sont-ils pas respectés… C’est vraiment dommage car l’intention était là et le souffle épique transcende l’œuvre malgré tout, notamment grâce au dessinateur italien Fabio Pezzi, qui livre une prestation de haut vol. Sa griffe réaliste encrée est irréprochable, tant pour dépeindre les vastes paysages sauvages, que pour les tronches burinées des protagonistes. Jusque dans les chorégraphies des aborigènes, qui prennent étonnamment vie. Soulignons aussi la prestation de l’un des tous meilleurs coloristes – profession souvent oubliée du 9ème art – Jean-Jacques Chagnaud, qui ajoute idéalement lumière et contrastes à cette saga.