L'histoire :
Dans un avenir post-apocalyptique, la belle Druuna et son amant Kartes ont fui le centre-ville sur-polluée et sous le joug de milices fascistes violentes. Après des jours et des jours de marche à travers des friches urbaines labyrinthiques, après avoir combattu des mutants immondes, ils ont atteint une mystérieuse tour cylindrique et technologique qui s’élève depuis une zone lacustre et se perd dans les nuages. Druuna appose sa main sur un scanner digital et une lourde porte s’ouvre vers le haut. Alors qu’ils se demandent s’ils doivent entrer, au risque de ne plus pouvoir faire machine arrière, un gros tentacule mi-robotique mi-organique jaillit et s’empare de Druuna pour l’emmener à l’intérieur. Kartes tente d’intervenir, mais la lourde porte se referme sur lui et le sectionne en deux au niveau du bassin, telle une guillotine. En pleurs, Druuna découvre une immense bibliothèque poussiéreuse et déserte. Un vieux noir barbu en costume blanc l’accueille alors chaleureusement. Il dit être une intelligence artificielle baptisée Teseus et présente à la pulpeuse Druuna « tout le savoir humain ». Druuna a été autorisée à y entrer car elle est lettrée, contrairement à l’écrasante majorité des hordes barbares qui survivent dans ce monde et auxquelles les prêtres ont interdit l’accès à la lecture. Teseus offre un brandy à Druuna et lui propose de lui raconter l’histoire de son aïeule Demetra, à l’époque de la grande catastrophe, 3 siècles auparavant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le préquel de la mythique série de science-fiction érotique de Paolo Serpieri se poursuit, sous les crayons et l’écriture d’un nouveau trio d’auteurs adoubés et encadrés par le maestro italien. Le scénario de Marco Cannavo n’est pas plus élaboré que sur le premier tome. Il met essentiellement en place des prétextes pour les scènes pornographiques indispensables à la série, ponctuées de séquences d’horreur. Du gore, du sexe et tout un tas d’excroissances organiques visqueuses, sur fond de techno ruines crasseuses, sont les mamelles de l’univers de Druuna / Morbus Gravis. Cet épisode s’appuie sur une longue séquence centrale, un flashback dessiné en noir et blanc par Corrado Roi, qui joue à fond la carte des clairs-obscurs. Les amateurs de beaux dessins (érotiques) seront comblés par le cruel et sexuel destin de l’aïeul de Druuna à l’époque de « la grande catastrophe ». Demetra est une bombe latino alter-ego de sa charnelle descendance et toute aussi habilitée à pratiquer le sexe sans vergogne. L’atavisme est puissant dans la famille, surtout au niveau des seins, des fesses et du regard noir de femme fatale. A l’époque de ladite grande catastrophe, les mutants et cyborgs étaient déjà sacrément bien membrés, ils permettent donc un grand n’importe quoi crasseux-militaro-sexuel. L’autre séquence qui introduit (hum… désolé) et conclut le tome est graphiquement assuré par Andrea Iula, dans un registre réaliste en couleurs directes proche de celui de Serpieri, Elle trucide Kartes à la 2ème page, avant même le générique, puis promène Druuna dans une fastueuse bibliothèque et lui offre finalement une séance de galipettes en trio chaude comme une pile atomique.
