L'histoire :
A la tête de son bar de nuit, Dan ne s'attend pas à voir son passé resurgir. Pourtant, lorsque deux hommes armés font irruption dans son établissement, son barman Jo sort son arme et riposte. L'un des agresseurs est abattu, l'autre s'enfuit gravement blessé. Le commissaire Brulls se montre compréhensif, il sait que l’une des victimes était une petite frappe bien connue du milieu. Le bar va fermer quelques jours, et Dan va être contacté par un agent secret nommé « le Gros ». C'est lui qui avait organisé le raid pour tester les réflexes de son ancien poulain. Car Dan a travaillé pour lui après la guerre, et il va devoir reprendre du service. La très belle Ava, rencontrée alors que Dan et le Gros exécutaient des missions peu glorieuses à Madagascar quelques années plus tôt, n’est pas pour rien dans la décision de Dan. Il accepte la première cible qui lui est attribuée : un vendeur d’armes qui alimente le FLN, le front de libération nationale algérienne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Noël Simsolo au scénario, on n'est pas surpris de plonger dans un polar à l'ambiance noire très traditionnelle, hommage aux films de genre des années soixante. Les protagonistes s'installent dans ce premier épisode et montrent leurs talents arme au poing. Leurs gueules très typées, leur surnoms à l'ancienne et les décors parisiens des années cinquante, tout est là pour un bond en arrière nostalgique avec une touche de second degré. Pour le moment, cela dit, c'est un peu décousu. L’enchaînement des scènes ressemble plus à une suite d'exercices de style qu'à la construction méthodique d'une intrigue fouillée. Le parti-pris graphique de Dominique Hé est d'ailleurs assez particulier, très froid dans les décors, qui sont parfois carrément absents, pour laisser place à des couleurs unies, ce qui donne un rendu assez inédit. On aimerait connaître un peu mieux l’âme – sombre, évidemment – de nos personnages principaux, si on doit vivre quelque intrigues avec eux. Un peu plus de dialogues, et un peu moins de scènes, dont les codes trop cinématographiques donnent l’impression qu’il nous manque une musique d’ambiance.