L'histoire :
Alors que les prussiens sont aux portes de Paris, la ville est assiégée et affamée. Une fois les rues vidées de leurs animaux errants et la ménagerie du jardin des plantes tuée, les estomacs parisiens crient famine. Quelques mois plus tard, à plusieurs centaines de kilomètres de là, les troupes françaises font face aux prussiens près de la ville de Metz dans l’Est de la France. Le chef Escoffier, chef saucier du petit Moulin Rouge, est enrôlé dans l’armée et ses talents culinaires lui permettent d’être Cabot patate pour l’Etat-Major. Alors que la ville est assiégée, le chef doit redoubler d’effort pour pallier au manque de ravitaillement. Il fait preuve de créativité afin de remplacer les aliments rares comme le sucre ou la viande de bœuf. Le 28 octobre 1870, les réserves sont vides et la reddition française est déclarée. La ville de Metz et sa garnison tombent aux mains des prussiens. Ces derniers envoient les hommes de troupes valides en Allemagne pour y travailler. Escoffier arrive à Mayance avec son aide, Bouniol. Malgré leur réputation, l’armée prussienne est mal organisée. Elle est dépassée devant l’afflux de cette force vive venue de France. Après plusieurs jours d’emprisonnement sans manger, Escoffier avec sa réputation se fait embaucher dans un Kursaal à Wiesbaden et son compagnon chez un pâtissier. Après plusieurs années de travail en Allemagne et un passage à Monte-Carlo, Escoffier se lance à la conquête de l’Angleterre au fourneau du Savoy à Londres.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Glénat mettent un coup de projecteur sur l’un des grands chefs de la gastronomie française du début du XXème siècle, malheureusement méconnu, Auguste Escoffier. La scénariste Rutile (alias Maëva Poupard) nous narre la vie de ce provençal, chef saucier du petit Moulin Rouge avant la guerre de 1870 contre la Prusse. Il est mobilisé au début de la guerre, et ses talents de cuisinier lui évitent la première ligne, mais pas le front, car il devient cuisinier de l’Etat-Major. Avec beaucoup d’ingéniosité, le chef réussi à faire oublier les restrictions et les denrées de mauvaise qualité. À la suite de la proposition de reddition de l’état français, la ville de Metz jusqu’alors assiégée tombe aux mains des prussiens et sa garnison avec, dont le chef Escoffier. Malgré quelques libertés prises par les auteurs, comme la rencontre avec Proust au Ritz – ou encore vanter le mérite de la confiture à la mirabelle de Metz, alors que tout bon lorrain sait que celle de Nancy est bien meilleure – l’album se base sur les écrits du chef Escoffier et relate assez fidèlement la vie de l’artiste culinaire. Il faut souligner que l’homme qui a inventé la pêche Melba (en l’honneur de la cantatrice Nellie Melba) ou encore la crêpe Suzette a révolutionné le travail en cuisine en créant les brigades. Au niveau du dessin, Frédéric Charve fait le job. Le style est très simple, avec peu de cases et des décors détaillés. Même si, parfois, certains visages se ressemblent et portent à confusion, le style graphique correspond bien à un album historique. Voici donc un bel album pour découvrir ou redécouvrir la vie d’un génie culinaire français.