L'histoire :
Paul Ares, vétéran de la guerre de Corée, est en train de cuver d’une nouvelle soirée alcoolisé. Soudain, il est réveillé par la sonnerie de son téléphone. C’est Bill, son ancien supérieur et actuel procureur général, qui est au bout du fil pour lui apprendre que son ex-compagne Diane a été assassinée dans une chambre de l’hôtel « Ambassador ». Sous le choc, Paul vide toutes ses bouteilles d’alcool dans l’évier. Puis il se rend à l’hôtel afin d’identifier celle qui allait prochainement devenir son ex-femme. Après une dispute avec Bill, qui était actuellement en couple avec Diane, Paul identifie effectivement la victime. Puis il retrouve Callie, sa fille, qu’il a abandonnée des années auparavant. La jeune fille n’est pas du tout contente de revoir son père. Mais elle finit par se laisser convaincre de passer quelques semaines avec lui dans son ranch pour tenter de renouer le dialogue. Trois jours plus tard, Callie arrive au ranch. Même si elle reste réticente à l’idée de passer du temps avec son paternel, la vie à la ferme lui plaît. Puis finalement, découvrir ce père qu’elle ne connaît pas du tout, se révèle plaisant. Le bémol vient la nuit où Callie voit ce qui semble être le fantôme de sa mère mourir de nouveau, pendant que son père discute seul dans son sommeil…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec pour cadre la fin des années 50, ce récit concocté par Koldo rassemble le meilleur du polar noir et du récit fantastico-horrifique, comme sait nous les arranger l’écrivain Stephen King. On suit ici les retrouvailles entre un père et sa fille, sur fond d’enquête policière autour d’un meurtre sordide. Rapidement après avoir planté le décor, le scénariste bascule l’intrigue du côté du fantastique, avec une ambiance poisseuse et mystérieuse, proche du film Le sixième sens. Le récit est foncièrement captivant. Il nous embarque adroitement, entremêlant zones d’ombres et quelques éventuelles pistes savamment dosées. C’est bien simple, le seul défaut de cette première partie est d’avoir une fin et de nous contraindre à patienter jusqu’au prochain tome pour tout découvrir. Au dessin, l'espagnol Angel Unzueta fait dans le style encré rétro et élégant, pour coller au mieux à l’ambiance des fifties. Néanmoins, il accorde parfois une posture figée aux personnages. Un léger abus des trames de points, démultipliées en tant que textures de fonds, peut aussi agacer. Heureusement cette légère gêne est balayée par la puissance de l’intrigue et des événements. Un récit à découvrir de toute urgence, si vous aimez être effrayés et avez la patience d’attendre jusqu’à la sortie de la seconde partie…