L'histoire :
Rainer Fassbinder nait en 1945. Son enfance est marquée par l’abandon de son père et le remariage de sa mère. Pour lui, c’en est trop, il souhaite prendre le large, son indépendance pour s’adonner à ses premières amours : le cinéma. A seulement 15 ans, il part pour Cologne. Là-bas, il écrit plusieurs pièces de théâtre et commence à manier l’outil cinématographique. A force de visionnages et d’apprentissage autodidacte, Rainer réalise plusieurs courts métrages et commence sa carrière de cinéaste en 1969 avec L’amour est plus froid que la mort. La carrière décolle, son influence aussi, et très vite, il devient l’une des figures les plus reconnues du nouveau cinéma allemand aux côtés d’un certain Werner Herzog. Le monde du cinéma est riche et complexe et Fassbinder l’a bien compris. Piqué au vif par cet art du réel, il passera sa vie à raconter des histoires grâce à ce médium. Mais l’homme et le réalisateur partagent-ils la même vie ? Qui se cache derrière cette façade de génie touche-à-tout ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un roman graphique sur l’un des cinéastes les plus influents du XXe siècle ? Une valeur sûre pour sûr ! Avec Fassbinder, l’homme qui voulait qu’on l’aime, Noël Simsolo et Stefano d’Oriano livrent une fresque passionnante sur le septième art, mais surtout sur une des figures de proue du nouveau cinéma allemand, l’un des cinéastes les plus influents du XXème siècle. Les deux auteurs construisent leur récit d’un point de vue humain et non purement technique (c’est de Fassbinder que l’on parle, plus que de son cinéma). Les deux auteurs nous montrent avec une certaine douceur et mélancolie le destin d’un homme vulnérable, visionnaire et terriblement mélancolique. C’est également un cinéaste du réel et du social qui traitera de beaucoup de thèmes divers, notamment du miracle économique allemand ou encore de la vie en Allemagne après la deuxième guerre mondiale. Fassbinder était un cinéaste de la provocation. Bien que solitaire, il n'hésite pas à appuyer là où ça fait mal et grâce à ses films coups de poing, il propulsera sur le devant de la scène de nombreuses figures mythiques du cinéma de cette époque, comme la magnifique Hanna Schygulla pour ne citer qu’elle. Une vie complexe, vive et incisive qui nous est parfaitement racontée par celui qui fut son ami, le romancier et réalisateur Noël Simsolo. Au dessin, Stefano d’Oriano livre une composition dure appuyant la dimension désespérée du personnage qui nous est présenté. Les visages sont reconnaissables et les compositions aux traits nets et droits collent parfaitement à l’esthétique des années 70 désormais ancrée dans l’imaginaire collectif. Du propre aveu de Fassbinder, le cinéma est la seule famille qu’il ait jamais eue. Triste et solitaire, mais c’est ce qui fait souvent l’essence de grands artistes. Et Fassbinder fut l’un d’eux, à n’en pas douter !