L'histoire :
Janvier 2019 dans le kraï du Primorié en Extrême-Orient russe, les deux gardes forestiers Viktor et Nikolay viennent prévenir le contremaître Anatoly qu’ils vont devoir accompagner un groupe de naturalistes venant tourner un documentaire sur le tigre de Sibérie durant quelques semaines. Il ne faudra donc pas compter sur eux pour la récolte de bois en forêt. Ce qu’ils ignorent cependant c’est que l’arrivée de cette équipe de tournage va attirer l’attention de la mafia sino-russe qui a un compte à régler avec Sabine Köditz, la journaliste venant réaliser le reportage. Rapidement en arrivant sur place après sa dernière visite ; dix ans auparavant ; Sabine découvre que la mafia forestière est toujours aussi importante malgré son reportage coup de poing. Très vite, l’envie d’en remettre une couche tout en réalisant son documentaire sur le tigre de l’Amour la titille. Mais soudain tout s’emballe avec un blizzard qui semble gagner chaque heure en intensité et un tigre ; blessé par un braconnier ; qui décide de se venger en se lançant dans une chasse à l’homme qui n’épargnera personne ! Pour les gens du coin il ne fait aucun doute : c’est l’Amba ; l’esprit des forêts ; qui s’incarne à travers le fauve et sa colère et sa soif de sang seront inarrêtables…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prévue en diptyque, cette aventure inspirée de fait réels placent idéalement le décor dans cette première partie. On découvre ainsi le trafic de bois sino-russe permettant de fournir la Chine, exportatrice de 80% des produits fabriqués en bois dans le monde. C’est ainsi l’occasion de mettre en place des personnages forts avec les mafieux, ceux qui collaborent avec eux et les incorruptibles agissant chacun à leur manière. Gregorio Muro Harriet (Les dragons de la frontière) rajoute à cela une équipe de tournage naturaliste ayant déjà posé des problèmes au trafic quelques années auparavant et venant à nouveau mettre les pieds dans le plat. Enfin un tigre blessé se lance dans une vendetta face à l’humain devenant du même coup le bras armé d’une forêt dont la déforestation annuelle est deux fois plus importante qu’en Amazonie ! Bref si le tigre de Sibérie est encore assez discret dans cette première partie, l’intrigue mis en place par le scénariste est aussi prenante qu’immersive avec des personnages et des événements forts. Au dessin, Alex Macho, qui a déjà collaboré avec le scénariste pour la série La honte et l’oubli ; propose un trait réaliste où les décors hivernaux se montrent aussi beaux qu’implacables. On ressent parfaitement le danger du grand froid et les risques d’être seul dans cette immensité glaciale. Une très bonne mise en place qui donne fortement envie de voir la folie meurtrière du fauve prendre de l’ampleur dans la seconde partie…