L'histoire :
Le train dans lequel se trouve Ester arrive à destination. Le wagon s’ouvre : elle vient d’entrer dans un camp de concentration. Une lourde porte métallique se referme sur elle. De ses habits posés au sol, l’on peut voir dépasser une photo… Trois jeunes gens souriants et insouciants. Retour en Juillet 1933, à Venise. Ruth, la maman d’Ester et Jacopo les prend en photo avec leur ami Hans. Ester a une forte appétence pour la dramaturgie, comme sa mère, tandis que Jacopo rêve de médecine. Hans est un timide. Son père espère plus de discipline pour l’endurcir en lui faisant préparer le concours de la Napola. Leur père Elia s’occupe aussi d’affaires en Italie. Il échange avec le père de Hans, Von Ströbitz. Ester, son frère et Hans sont à la plage. Elle écrit une pièce, elle a déjà la fin sans l’avoir totalement terminée. Il s’agira de passions. Le personnage principal s’appellera Lotte, et sera une fleur de nuit, une prostituée dans un cabaret. Elle distribue les rôles : Hans sera Lotte, Jacopo, M. Bloom, amoureux de la belle. Une soirée est donnée pour l’anniversaire de Ruth. Mme Ballarin l’interpelle car les enfants ont chahuté chez elle. Il est temps de revoir leur éducation !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Giovanna Furio, connue pour Cœurs Gelés et La route de la vie, nous ravit par un net effort sur le scénario de Fleur de nuit. Sur fond de montée du nazisme en Allemagne et du fascisme en Italie, elle étudie ce changement politique qui aura un impact mondial par le prisme de ses personnages. Les trois jeunes gens ici mis en scène seront confrontés à des choix et des heurts au fur et à mesure que les courants totalitaires se propagent. Elle met notamment en avant l’histoire d’amour entre Jacopo et Hans, qui doit rester discrète. La métamorphose de Hans qui, d’enfant timide, deviendra un officier… nazi. La volonté de Jacopo de maintenir un lien. Et Ester qui s’affirme dans son parcours de lettres. Le dessin de Marco Nizzoli est élégant et délicat. Les couleurs s’inscrivent bien dans l’époque des années 30-40, même si la palette est un peu sombre. Ce premier tome nous séduit par ses qualités graphique et scénaristique. Même si nous nous doutons déjà du sort d’Ester, nous attendons la suite et fin avec une réelle impatience. Qu’adviendra-t-il de Hans, de Jacopo et du reste de sa famille de confession juive ? Les amis deviendront-ils des bourreaux ?