L'histoire :
Numa Sadoul est un spécialiste de la bande dessinée franco-belge. Il s’est fait connaître dans les années 70 grâce à son livre Tintin et moi, entretiens avec Hergé. La réalisation de son mémoire de maîtrise sur le thème de la BD va lui ouvrir des portes, qui lui permettront de rencontrer des auteurs de renom. Avec certains d’entre eux comme Franquin, Numa Sadoul va nouer des relations privilégiées qu’il va entretenir durablement. Numa Sadoul deviendra critique, essayiste, il s’imposera comme un observateur et un acteur important dans l’avènement du 9°art. Avec Christelle Pissavy-Yvernault, ils reviennent sur les coulisses de cette période de l’âge d’or de la BD franco-belge. Ils évoquent également la réalisation d’un ouvrage de référence Franquin créa la gaffe.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Celui qui a interviewé les plus grands auteurs de la BD franco-belge passe à son tour sur le gril. Ces entretiens entre Christelle Pissavy-Yvernault et Numa Sadoul ne sont pas exclusivement centrés sur le père de Gaston Lagaffe : la première moitié de ce livre s’intéresse de manière plus globale à l’histoire de la bande dessinée durant l’ère Franquin. La seconde moitié du livre est davantage focalisée sur les entretiens menés par Numa Sadoul dans le cadre de Franquin créa la gaffe. Tels deux anciens combattants, Numa Sadoul et son intervieweuse échangent des anecdotes sur Franquin, Jacques Glénat, Rosy, Jidéhem, etc. Au cours de ce ping-pong, Numa Sadoul se livre de bonne grâce, sans filtre et avec recul sur son parcours. Il n’hésite pas à donner son avis sans concession sur Seron, Greg, à faire son mea culpa vis-à-vis des studios Peyo, à évoquer ses rencontres ratées avec Pratt ou Will. Si ce témoignage n’apporte pas véritablement de révélation, ou d’anecdotes méconnues, Il n’en demeure pas moins un ouvrage plaisant à lire qui nous plonge dans une période de pleine ébullition pour le 9° art. Christelle Pissavy-Yvernault a restitué ces échanges fidèlement : elle évoque notamment l’intervention d’un plombier durant les interviews, les déplacements de Numa qui part à la recherche d’un livre dans sa bibliothèque, etc. Sur le plan de l’iconographie, c’est essentiellement des reproductions de courriers, de coupures de presse ou de photos ; peu de dessins (ce qui justifie notre note médiocre).