L'histoire :
Dans les montages de Burkhan Khaldun, en Mongolie, en l'an 1227, le grand Gengis Khan est mort ! Dans le même temps, un jeune novice se précipite dans le monastère Tien Ch´ang Kuan. Il annonce la nouvelle à son maître Chang Chun. Chang Chun reste imperturbable devant cette nouvelle fracassante. Ils décident alors d’évoquer la personnalité de ce grand conquérant. Le novice est persuadé que Genghis Khan est un tyran sanguinaire et dangereux. Pourtant, Chang Chun lui rappelle qu'il a fondé un empire qui s'étend jusqu'en Asie centrale et qu'il a réussi à pacifier les tribus hostiles. Gengis Khan a bien sûr utilisé la force et la violence, mais sa mort ne changera rien : ses fils et ses alliés ont participé a la stabilité de l'empire et continueront le travail de Gengis Khan. Pour bien comprendre qui était Gengis Khan, Chang Chun lui raconte l'histoire de sa vie et de son enfance. A l'époque, il n'était qu'un enfant et il s'appelait Temudjin. Temudjin signifie « forgeron » car son véritable père était un forgeron. Mais il fut enlevé et élevé par une tribu ennemie, les Merkits... Le début d’un destin hors du commun.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gengis Khan : un nom devenu légendaire dans l’histoire de l’Asie Centrale. Comme pour toutes les grandes figures historiques, se mêle mythe et réalité. Il fallait bien une bande dessinée pour réhabiliter cette fameuse figure, dont le nom signifie « empereur puissant ». Pour ce faire, Denis-Pierre Filippi est épaulé par l’historienne spécialiste de la question, Marie Favereau. Le récit démarre par le flash-forward sur la mort de Gengis Khan. L’occasion de mettre en place un dialogue fictif entre Chang Chun et son disciple, dialogue qui se change en véritable cours d’Histoire pour le lecteur. Celui-ci établit alors l’image de Temudjin, dit Gengis Khan, en écartant les idées reçues. On apprend notamment une vérité simple et amusante en soit : Gengis Khan est un Mongol et non un Tartar. Les Tartars étant l’un des peuples ennemis ! Le guerrier mongol n’était pas non plus un barbare sanglant et diabolique. Mais il fut certainement l’un des plus grands conquérants de l’Histoire puisqu’il a étendu son empire sur presque toutes les frontières d’Asie Centrale. Mais il n’a pas usé que de la force et de violence pour s’imposer. Parfois impitoyable, Gengis Khan a su aussi étendre son aura en épargnant les soldats ennemis et en les intégrant dans sa propre armée. Son empire a également tenu grâce à une clairvoyance hors du commun, car les Mongols ont développé le commerce dans chacun des pays envahis. Petit à petit, le peuple mongol prit de l’ampleur, mais Gengis Khan ne baissa pas la garde pour autant et dut toujours combattre d’éternels rivaux. L’album retrace tout ce parcours hors normes. Filippi mêle réalités historiques et détails géopolitiques complexes, tout en faisant avancer le récit de façon vivante et prenante. Il est difficile d’être exhaustif sur un parcours aussi riche, et néanmoins le récit est fluide et passionnant. Les auteurs balaient ainsi la carrière de Gengis Khan, de son enfance à sa mort en allant toujours à l’essentiel. Le dessin est sérieux, mais il comporte toutefois des défauts : l’encrage est parfois épais, les petites cases souvent illisibles et les personnages peu identifiables. Heureusement, les décors et les costumes sont très réussis et témoignent d’un gros travail de recherche en amont. Le dossier annexe réalisé par Marie Favereau est un cours d’Histoire magistral pour les passionnés qui voudraient en savoir plus. Un modèle de BD historique.