L'histoire :
Orphelin dès ses plus jeunes années, Amedeo est envoyé par sa mère, qui n’arrive pas à joindre les deux bouts, chez son oncle grand amateur de mécanique. Alors que les bolides enchaînent les tours dans un nuage de poussière du fameux « circuit de Bologne », c’est une révélation pour le jeune garçon. Il sent qu’il a la mécanique et la course dans le sang. Juste après la démobilisation des troupes engagées dans le conflit mondial de 1914-1918, Amedeo travaille dans une fabrique à vélo bien loin des rutilantes mécaniques. Après avoir accumulé assez d’argent pour faire ses valises, le jeune italien quitte son pays natal pour la ville lumière. En janvier 1925, Amedeo arrive à Paris par la gare de Lyon. La vie parisienne est coûteuse, mais ensorceleuse. Il s’intègre parfaitement dans sa nouvelle ville de résidence grâce à la communauté italienne qui lui permet de cumuler les petits boulots. Cependant, sa vie va changer lors d’un dîner dans un restaurant italien. Au moment de payer l’addition, Amadeo se rend compte qu’il est complètement fauché. Le restaurateur, compréhensif, souhaite quand même récupérer son argent. Il l’envoie chez un ami qui est garagiste pour qu’il puisse gagner de l’argent et rembourser sa dette. Amedeo ne tardera pas à monter son propre garage et à façonner la légende Gordini, les bolides aux couleurs bleues et aux deux bandes blanches.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album s’inscrit dans la collection Plein gaz de Glénat comprenant entre autres Alpine, Jacky Ickx ou encore la série dédiée aux 24h du Mans. Olivier Wozniack, scénariste et dessinateur de l’album, rend ici un bel hommage à une légende de la course automobile, Amedée Gordini. Le personnage est fascinant. Sa maman n’arrivant pas à subvenir au besoin de la famille, il est élevé par son oncle et sa tante dès son plus jeune âge. Passionné par la mécanique et la course, il suffira d’un concours de circonstance pour qu’il soit engagé dans un garage parisien. La légende Gordini est lancée. La réalisation d’un album historique n’est pas aisée et plutôt contraignant, car il laisse peu de place à la romance et à l’imagination. L’auteur lorrain réussit l’exercice et livre un récit fluide, tout en maintenant l’intérêt du lecteur sur la vie passionnante du champion automobile. L’auteur dessine merveilleusement bien les courbes avantageuses des monoplaces de l’époque. Cependant, portons un petit bémol sur les visages très carrés et angulaires qui dénotent avec l’esthétisme des véhicules des années 50. Il serait trop réducteur de recommander cet album aux seuls amateurs de courses automobiles, car l’auteur réussit le tour de force de vulgariser son récit sur le monde de la mécanique sportive pour le rendre aussi intéressant aux yeux des néophytes.