L'histoire :
Suite à un écart disciplinaire, c’est au fond d’un cachot que Dolly Sanchez et Lanoya O’Brien ont fait connaissance à Kaboul, en 2008, et sont vite tombées amoureuses l’une de l’autre. Après avoir été virées de l’armée et avoir rencontré la jeune Yasmina, dealeuse, vendeuse d’armes et organisatrice de combats féminins, Dolly et Lanoya sont revenues au pays de l’oncle Sam et comptent bien se faire de l’argent sur le dos des rednecks du pays. Pour ce faire, les deux ex-soldates font le show dans tous les petits bars du sud, afin de dépouiller et d’en finir avec tous les bouseux conservateurs et nazis de la contrée. Mais les filles ne sont pas les seules à sillonner le pays. En effet, un certain Superwhiteman, un superhéros autoproclamé du KKK, a décidé lui aussi de mettre son sinistre plan à exécution, afin d’en finir avec toutes les communautés non-blanches des États-Unis. Ainsi, du Tennessee au Texas, Superwhiteman sème le chaos autour de lui en décuplant ses forces grâce à Monsieur Pervitin, une drogue de nazis ultra puissante. De son côté, après avoir été violé par un prêtre quand il avait 12 ans, John St Pierre sillonne lui aussi les routes pays pour éliminer les hommes en soutane. Tout ce petit monde va bientôt se rencontrer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les années 1980 sont un véritable marqueur du monde d’avant ; un monde d’excès et d’expérimentations en tous genres. Mine de rien, près de 40 ans plus tard, on se prend à rêver de retourner quelques décennies en arrière pour retrouver cette fraîcheur. C’est ce que fait Gun Crazy, la BD concoctée par le scénariste Steve D. et l’artiste Jef. Agencée comme un film d’action des années 1980, la narration prend vite la forme d’une catharsis qui convoque en son sein tous les éléments les plus barrés du cinéma à l’ancienne (on pense à Thelma et Louise, Tueurs Nés, Machete...) avec une approche graphiques et des couleurs volontairement old school. En ce sens, il faut bien avouer que le travail de Jef aux dessins est très bon. En effet, en plus de véritablement apporter du relief à l’histoire de Steve D, l’artiste délivre des traits énergiques avec une patine vintage plutôt bien sentie. Qui plus est, la mise en scène des planches façon cinéma apporte une véritable plus-value à l’ensemble. En définitive, ce premier tome de Gun Crazy est un véritable hommage aux années 1980 sous les oripeaux d’un road trip complètement décérébré et excellemment mené. Vivement le tome 2 !