L'histoire :
Palais de l'Industrie, Paris, 1875. Le jury du Salon de Paris se réunit pour évaluer des œuvres d'art. Ils estiment que c'est de pire en pire chaque année. Quand ils tombent devant les raboteurs de parquets de Gustave Caillebotte, la coupe est pleine. Ce panneau n'a pas sa place dans un musée. Tout juste peut-il servir d'enseigne à un artisan. Caillebotte a pourtant été l'élève de Bonnat. Dans les rues de Paris, Manet et Caillebotte ne comprennent pas la position de ce jury, alors que le visage de Paris se modernise sous l'impulsion du Baron Haussmann. Manet réconforte son ami Caillebotte et l'encourage à dépeindre la modernité. Après tout, nous sommes à l'ère de l'industrie, de la vapeur, des trains et des gares. Loin de céder, Caillebotte décide, avec le soutien de sa famille et de ses amis peintres, de créer des expos, comme un pied-de-nez à l'establishment : les Intransigeants sont nés. Caillebotte se souvient des circonstances pendant lesquelles il a rencontré les raboteurs de parquet et est parvenu à les convaincre de poser pour lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Manet, Pissaro, Renoir, Degas, Cézanne... vous connaissez forcéement. Mais « Gustave Caillebotte », ça vous dit quelque chose ? Peintre, mais aussi collectionneur et mécène, cet homme a pourtant joué un rôle essentiel dans le courant des impressionnistes, critiqués en leur temps avec mépris. A l'époque, ils marquent en effet une véritable rupture avec l'académisme ambiant, notamment dans le choix des sujets, des compositions et des couleurs. Trop populaires, ils dépeignent les gens de tous les jours : les blanchisseuses, les raboteurs... Laurent Colonnier s'attaque à ce personnage méconnu qui aurait pu figurer dans la collection de Glénat dédiée aux Grands Peintres. Le récit est intéressant, mais heureusement que les éclairages présents en fin d'album sont là, car ils permettent de mieux saisir son propos. Le dessin est impressionniste dans l'âme, avec des touches de couleurs qui créent l'ensemble. Mais ce choix audacieux rend la lecture âpre, la faute au cadre des cases qui l'empêche de s'exprimer. Il n'en demeure pas moins que les néophytes d'histoire de l'Art, mais néanmoins passionnés, y trouveront leur compte.