L'histoire :
Lucien Rivard, un trafiquant canadien, a joué les intermédiaires entre la French Connection de Marseille et la mafia italienne new yorkaise dans un trafic de drogue d'ampleur intercontinentale. Ses soucis ont alors commencé avec l'antenne canadienne qui ont pris leur compatriote en grippe puisqu'il leur brûlait la politesse. Les Américains ont donc convaincu Rivard de s'exiler à Cuba pour développer des routes de trafic dans le Sud des Etats-Unis. Sous couvert d'une gérance d'un cabaret-casino éphémère dans un état où le jeu est légiféré, voire encouragé, Lucien Rivard profite du système de rétrocession, du racket imposé par le dictateur Batista pour se faire une place au soleil alors que la révolution, sous l'impulsion de Fidel Castro, commence à se lever...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Havanna Connection est un savant mélange entre fiction et réalité. Lucien Rivard a bien existé et son histoire est réelle. Elle se déroule au milieu d'événements historiques bien réels. Néanmoins, le scénariste a romancé le récit en y insérant plusieurs représentants des différentes classes sociales à Cuba durant la deuxième moitié du XXème siècle. On y retrouve jeunes et moins jeunes, politiciens véreux et corrompus au milieu de bourgeois bien établis. Mais tous ces personnages fictifs enrichissent le récit et cette partie d'histoire dictée par une partie du parcours de ce Lucien Rivard. Le travail de Djibrl Morissette-Phan est remarquable. Le dessinateur a travaillé l'encrage de ses planches en n'utilisant que l'orange comme couleur; laissant apparaître un caractère chaleureux, sulfureux et vintage qui colle magnifiquement bien à l'époque. Avec ce rendu si particulier, on a l'impression de voyager dans un récit des années 50. Grâce à un découpage varié, original et dynamique des cases, on se laisse facilement emmener dans ce voyage historique où la fiction permet de raviver tous les éléments qui ont signé les prémices de la révolution cubaine. Un ouvrage particulièrement réussi.