L'histoire :
Après avoir été vaincu par les armées du Ténébreux Empire, le duc Dorian Hawkmoon est assujetti au Joyau noir, une pierre maléfique implantée sur son front et soumise à la volonté du Baron Méladius. Envoyé comme espion en Kamarg, un des derniers royaumes libres, Dorian a pour mission de gagner la confiance de son souverain, le Comte Airain, et d’enlever sa fille Yisselda ! Mais le mage Noblegent réussit à désactiver provisoirement la pierre maléfique du front de Dorian, alors que la cité d’Aigues-Mortes est assiégée par les troupes granbretonnes. La bataille de Kamarg, épique et violente accouche alors d’un chaos terrifiant qui voit, pour la première fois, la défaite des forces du Baron Méliadus par l’armée d’Airain et Hawkmoon. Dorian, toujours à la merci du Joyau noir, prend le chemin de l’orient, à la recherche du mage Malagigi, seul à-même d’annihiler définitivement le pouvoir du Joyau noir. Mais son vol en direction de l’Est est long sur le dos du puissant Nessius, le flamant que lui a confié le comte Airain, si bien qu’il ne s’arrête que pour dormir et trouver de la nourriture. Sous Hawkmoon se dévoile un monde ténébreux en train d’agoniser sous l’avancée irrémédiable des troupe grandbretonnes. Les anciens duchés libres d’Europe n’étaient plus désormais que bataille et désolation. Et ceux qui tenaient encore ne tarderaient pas à sombrer sous le joug des puissantes armées ennemies...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’adaptation de la saga Hawkmoon de Michael Moorcock par Jerôme Legris (scénario) et Benoît Dellac (dessins) se poursuit. Dans ce troisième tome de la série, on rentre dans le vif du sujet avec la quête de Dorian Hawkmoon pour se débarrasser pour de bon du Joyau noir implanté sur son front. Mais les choses ne sont pas simples ! Car très vite, son périple prend une nouvelle tournure en pays Bulgare... Comme pour les deux tomes précédents, Jerôme Legris prend le temps de mettre en place son récit en contextualisant les enjeux et en mettant l’accent sur la psychologie des personnages. Il en ressort un souffle épique et une dramaturgie bien amenée, qui restent dans les canons développés par Moorcock. En ce qui concerne la partie graphique, Benoît Dellac ne change pas son fusil d’épaule et propose encore une fois des dessins travaillés et détaillés, notamment grâce à l’encrage de Luca Bulgheroni. De même, la mise en scène est bien pensée et amène pas mal d’énergie à l’ensemble, avec fluidité. En fin de comptes, ce troisième tome respecte toujours la saga originelle de Moorcock, au fil d’un récit bien ficelé qui ne manque pas de piquant. On sent que Legris et Dellac ont su prendre à leur compte l’œuvre de l’auteur avec aplomb.