L'histoire :
Le téléphone sonne au beau milieu de la nuit, au domicile de Martin Hertz. Une mauvaise nouvelle : un « ami » est mort. Hertz s’enferme à clé dans son bureau et entreprend de se saouler. Même si elle connait son homme, sa femme Léa s’inquiète. Après avoir vidé la moitié d’une bouteille de whisky, Hertz sort de son bureau d’un pas décidé : il doit exhumer un « trésor » enfoui dans son jardin. C’est une pioche à la main qu’un visiteur inattendu le trouve en train de déterrer une boîte métallique. Plus que l’arrivée de son ami Bartolomeo Montespa, « frère » de franc-maçonnerie et Cardinal (excusez du peu), l’ouverture de la boîte permet de calmer Martin Hertz. A l’intérieur, un vieux revolver rouillé. Il se met alors à relater à son épouse l’épisode douloureux de son passé qu’a réveillé en lui l’annonce du décès de son ami. Martin a une dizaine d’année sous l’occupation allemande, lorsque lui et Bartolomeo espionnent un convoi ferré allemand stationnant dans une gare alsacienne. Ils assistent alors à l’évasion d’un homme blessé à l’épaule, un « Nacht und Nebel » (nuit et brouillard) en partance pour le camp du Struthof. Faisant preuve d’un courage un peu irresponsable, ils lui viennent en aide en l’aidant à se cacher dans un lavoir. En confiance, l’homme leur révèle qu’il est détenteur d’un grand secret qu’il faut à tout prix dissimuler aux nazis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce one-shot propose d’explorer le passé d’un des personnages majeurs du Triangle secret : l’ambigu et mystérieux Martin Hertz. Pour les profanes, inutile d’acheter les 7 tomes de la série mère : ce récit peut se lire indépendamment, même s’il revient abondamment sur le mystère du « testament du fou » et quelques zones d’ombres du Triangle. Débuté au présent par l’annonce de la mort d’un frère de maçonnerie (séquence dessinée par André Juillard), le récit se compose d’un long flashback de 46 planches (dessiné par Denis Falque). Difficile de ne pas voir dans l’ajout des 10 planches de Juillard, un bel écrin permettant de booster les ventes sur son nom (il est l’un des dessinateurs des nouveaux Blake et Mortimer !). Pourtant, le dessin réaliste de Falque est de fort bonne facture, malgré une pathologie récurrente : la fâcheuse manie de dessiner des faciès tourmentés aux yeux qui tombent. Le scénario de Didier Convard, quant à lui, est relativement classique mais efficace. Il s’inscrit dans la tradition des histoires de résistance : des enfants risquent leur vie pour sauver un franc-maçon voué à la torture. Petit à petit, alors que le 4e et dernier tome d’INRI est annoncé pour le premier semestre 2007, l’univers du Triangle secret s’étoffe…