L'histoire :
Mai 1821, détroit de Gibraltar. André Hertz s’infiltre sur le rocher anglais qui surplombe la Méditerranée. Il réussit à mettre hors d’état de nuire les gardes. Il s’empare d’un canon, le pointe sur un navire anglais, tire un boulet et le coule. Ensuite, il met le feu aux barils de poudre et le bastion britannique explose. Il regagne un bateau à la nage, un bateau qui mouillait à l’abri des regards. À son bord, Napoléon qui a réussi à quitter subrepticement Sainte-Hélène, le félicite. Ils peuvent désormais prendre la direction d’Alexandrie pour rallier ensuite Deir El-Médineh. Là-bas, conformément aux propose d’Ali, son fidèle compagnon, Napoléon pourra suivre sa prophétie : « Après avoir traversé le pays des dieux, il entendra chanter le Colosse. La terre s’ouvrira pour l’engloutir. Parmi les morts qui ne le sont pas, il mourra avant de renaître dans la lumière ». Mais derrière, un navire anglais est tapi dans l’ombre. Le général Hudson Lowe et Louis Hertz (le frère d’André Hertz est contraint malgré lui d’aider l’officier anglais) suivent l’Empereur. En effet, une semaine, plus tôt sur l’île de Sainte-Hélène, l’officier anglais avait constaté la supercherie : Napoléon et l’abbé Vignalie avaient interverti leurs identités…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec La Troisième mort de l’Empereur, le diptyque initié avec L’Ombre de l’Aigle trouve son épilogue. Une nouvelle fois aux commandes, le duo Convard-Falque assisté par Christian Gine (pour la dernière page), Eric Adam (pour assister au scénario) et André Juillard (pour la couverture) réalise ici une histoire palpitante de bout en bout. Moins bavard qu’à l’accoutumée, le scénariste réécrit une nouvelle fois l’Histoire à sa façon, en réinterprétant le rôle de personnages ayant réellement existé. Napoléon s’échappe de sa prison non dorée avec l’aide d’André Hertz, l’agent secret de l’Empereur, pour accomplir son destin en Égypte. La force de Convard est de parvenir à nous faire croire à l’incroyable, malgré une dimension fantastique plus présente que dans l’album précédent. Son talent narratif, couplé à sa science du détail historique, nous plonge littéralement dans le récit. On dévore les pages les unes après les autres, sans temps mort, malgré les libertés. À chaque sortie dans la collection du Triangle Secret, le trait réaliste de Falque gagne en excellence. Plus de mouvement, plus de cadrages variés (l’acte de bravoure d’Hertz sur le roche de Gibraltar), plus d’audace graphique au rendez-vous. Son interprétation graphique de la partie égyptienne force le respect. On se demande d’ailleurs où s’arrêtera le dessinateur lyonnais ! Pas tout de suite en tout cas, puisqu’un prochain tome est d'ores et déjà annoncé : Le secret d’Évariste Gallois.