L'histoire :
1969 et des poussières, à l’Ouest du Nevada. Dans une ruelle sombre de Reno, à l’arrière d’un club, Vicky demande sa route à une black légèrement vêtue. La jeune femme cherche à se rendre à Hunter Lake Drive, un quartier peu recommandable. Arrivée à destination, elle patiente dans sa coccinelle jusqu’au moment où un homme lui demande de baisser sa vitre. Il s’agit de Tom, un des gros bras de sa grand-mère Granny. Ce dernier lui offre pour son anniversaire un flingue et il demande à Vicky de la suivre pour rencontrer sa mère Diana. Une fois sur le lieu de rendez-vous, la mère de Vicky lui remet une adresse pour la livraison d’un colis de drogue. Pendant ce temps, au pénitencier d’état du Nevada, Joe Wolfen vient chercher son frère Clyde, libéré pour vice de procédure. A peine sorti, Clyde n’a qu’une obsession : manger un bon steak avant d’aller se venger de la vieille Granny.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Nevada et le grand ouest américain sont une nouvelle fois le théâtre d’un road trip très noir. Dans la famille de Vicky, les femmes sont puissantes, venimeuses et trempent dans le trafic de drogue. La petite dernière, Vicky la tatouée, semble davantage paumée et cherche un peu de pognon pour se faire avorter. Sa route va croiser celle de Joe Wolfen, un gangster aux méthodes brutales, qui a un contentieux avec la matriarche de la famille, Granny. Vicky va être entrainée dans un périple hyper-violent et va être confrontée à de surprenantes révélations sur sa famille. Le scénario de Dobbs est cinématographique, digne d’un film de Tarantino : les personnages n’hésitent pas à faire usage de la force pour aboutir à leurs fins. L’atmosphère est souvent lourde, pesante et la mort souvent présente. Si cette histoire est complète, une suite pourrait être envisageable avec les survivants de cette boucherie. Khaled sert un dessin réaliste, abouti, où l’Ouest américain du début des années 70 est retranscrit plutôt fidèlement avec les véhicules, la mode vestimentaire et quelques chansons de l’époque. Sa maîtrise de la lumière est remarquable, aussi bien pour les scènes de plein jour en extérieur que pour celles nocturnes ou dans des lieux sombres.
