L'histoire :
En juin 1945, le quartier général du Smersh à Berlin est en ébullition. Le camarade colonel Gorbushin va annoncer publiquement que l’armée rouge a mis la main sur le corps de l’ex-Reichführer. Le lieutenant Elena Kagan, qui a découvert entre temps que la fameuse dentiste d’Hitler les avait menés en bateau, tente de joindre le Colonel au plus vite afin qu’il annule la conférence de presse. Ce dernier étant indisponible, le numéro deux du Smersh, le général Meshik lui ordonne de venir au plus vite lui faire un rapport. Traversant la triste capitale du Reich à toute allure, elle déboule comme une furie dans le quartier général. A sa grande surprise, le Colonel Gorbushin n’est pas présent et le général prend tout son temps pour bien démêler ce sac de nœud. Malheureusement, il est trop tard. Le camarade colonel prend la parole et annonce au monde entier que le corps du Führer a été retrouvé par les valeureux soldats de l’armée rouge. Le NKVD, avec le camarade Beria à sa tête, peut prouver très facilement que le Smersh a menti et que le corps en leur possession n’est pas celui d’Hitler. Le colonel Abakumov, chef du service du Smersh est sur la sellette, mais ce dernier, fin stratège, n’a pas dit son dernier mot.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second opus de la série Hitler est mort nous offre une très jolie passe d’arme entre les deux poids lourds du contre-espionnage, le Smersh et le NKVD. Les leaders de ces deux services font leur possible pour briller face à Staline. Les deux hommes usent de stratagèmes aiguisés au péril de leurs vies, car en cas d’échec, c’est leurs têtes qui sont en jeu. D’ailleurs, le camarade colonel Abakumov n’est pas loin de perdre la face, car son équipe s’est faite avoir par la dentiste du Führer. Il va devoir user de toute son influence auprès de Staline pour limiter la casse et profiter de reprendre la main en lançant les alliés sur une autre piste en Amérique du Sud. Dans ce second tome, Jean-Christophe Brisard, scénariste et grand reporter, monte d’un cran la rivalité entre Abakumov et Béria, lançant les deux services de contre-espionnage dans une guerre d’influence franche. L’auteur n’hésite pas à mettre en avant l’emprise psychologique des leaders sur leurs subordonnés. Un exemple flagrant : Béria met le capitaine Saveiev aux arrêts pour des motifs quelconques et le libère deux heures plus tard en lui montrant très clairement qu’il a le droit de vie ou de mort sur lui. Une sorte d’activité « team building » brutale dont l’efficacité est encore à prouver. Au niveau du dessin, Alberto Pagliaro livre un album du même acabit que le précédent opus : un trait anguleux et une colorisation « punchy ». Une nouvelle fois, les auteurs réussissent à mettre en lumière la rivalité entre services au sein du parti communiste sur une question de première importance : « Adolphe Hitler est-il vraiment mort ? ».