L'histoire :
C’est en janvier 2009, alors qu’il assiste aux obsèques de sa mère, que François Hollande décide de se lancer dans la course aux élections présidentielles de 2012. Un déclic qui fait écho aux ambitions enfantines qu’il étalait devant Nicole, sa maman, à l’heure du souper. Peut-être aussi, sans doute, une dernière manière de lui montrer qu’elle pourrait être définitivement fière de son fiston. Devant cette lourde décision, il sait qu’il peut compter sur Valérie, sa nouvelle compagne. Mais le chemin sera mouvementé… Comme depuis toujours. Et le toujours, il commence peut-être sur les bancs de l’ENA où l’élève de la prestigieuse promotion Voltaire (Dominique De Villepin, Michel Sapin, Frédérique Bredin, Renaud Donnedieu de Vabres…) tombe sous le charme de Ségolène Royale. Ses amis le mettent en garde contre celle qu’on surnomme « Miss Glaçon ». Mais c’est pourtant elle qu’il choisira. Très vite, leurs talents sont repérés par Jacques Attali qui a besoin de « sang frais » pour préparer l’accession à la Présidence de la République de François Mitterrand. Lorsque ce dernier est élu en mai 1981, ils sont tous les deux nommés Conseillers à l’Elysée. Le couple semble ainsi sur les rails. La famille s’agrandit et chacun semble prêt à nourrir – à son propre rythme et selon ses propres opportunités – ses belles ambitions…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce sont deux petites lignes « tweetées » – l’air de rien – en juin 2012 par Valérie Trierweiler, compagne du Président de la République fraîchement élu, qui ont révélé au grand public la relation complexe de François Hollande avec deux des femmes de sa vie : un message d’encouragement à Olivier Falorni (adversaire de Ségolène Royale aux législatives) en réponse au soutien du Président à son ex-compagne… Cette onde de choc politique créée par le remous médiatique aura l’avantage de faire une double démonstration. Celle d’abord, qu’effectivement notre Président « normal » est soumis aux mêmes tracas que le simple quidam quand il s’agit de la gestion des vicissitudes de la vie conjugale. Ensuite, que sa destinée politique est particulièrement liée à l’influence de celles pour lesquelles son cœur s’est emballé. Fort de ce constat et en partie sous cet angle, le journaliste Renaud Dély, actuel directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, tisse habilement le parcours politique de François Hollande. Documenté, servi par la spontanéité du dessin d’Aurel et découpé à la manière d’une biographie, le portrait semble totalement crédible. Certes frappé de sarcasmes, ou gentiment acide, mais indéniablement construit autour de faits réels permettant de vivre malicieusement les coulisses de ce parcours vers la magistrature suprême. Au final, si l’exercice rate partiellement son virage humoristique, il pique – grâce aux multiples anecdotes relayées par des encarts informatifs en marge – judicieusement notre intérêt. Il participe en tout cas à mieux appréhender le personnage et à comprendre pourquoi il peut s’enorgueillir d’avoir « le cuir solide » (France 2 le 28/03/2013)…
