L'histoire :
Iris termine sa thèse en science de l’atmosphère et du climat. Son labo organise une conférence intitulée « Rencontre avec les auteurs du GIEC ». Impatiente d’y être, elle en parle un peu partout autour d’elle, à la bibliothèque, au yoga, en co-voiturage… Elle tombe surtout sur des climato-sceptiques. En rentrant chez elle, elle tombe sur son voisin de palier, Xavier, qui a oublié ses clés. Ils prennent un verre en attendant le coloc du jeune homme, dessinateur qui vend des glaces… Il est tellement réactif aux craintes d’Iris qu’il l’accompagne à la conférence. Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologie et membre du GIEC, explique alors comment fonctionne cette institution créée par l’ONU. Son but est de faire une synthèse des recherches et des travaux sur le climat, plus de 40 000 par an, pour en offrir des résumés compréhensibles au grand public, aux décideurs politiques… Créé en 1988, il est composé de trois groupes de travail : celui sur la compréhension du changement climatique, celui sur les risques et les pistes pour s’y adapter, enfin celui qui étudie les solutions pour atténuer les dommages induits par ces changements. Enthousiaste, Xavier parle avec Valérie Masson-Delmotte, sous le regard intimidé d’Iris. Ensemble, ils vont aller voir d’autres scientifiques, pour comprendre et vulgariser les travaux du GIEC.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un pavé de plus de 300 pages sur le changement climatique. Qui passe son tour ? Ce serait une erreur. Pourquoi ? Parce que c’est un changement complet de nos modes de vie qu’il faudrait impulser pour sauver le genre humain… Iris-Amata Dion et Xavier Henrion ont donc rencontré neuf scientifiques : Valérie Masson Delmotte donc, on l’a vue ; Christophe Cassou, qui est directeur de recherche au CNRS au laboratoire Climats, Environnement, Couplages et Incertitudes ; Roland Séférian qui travaille sur le système climatique et le cycle du carbone ; Hervé Douville qui a travaillé sur la modélisation des surfaces continentales ; le géographe Wolfgang Cramer qui s’attache à la compréhension de la dynamique de la biosphère ; Virginie Duvat qui analyse les risques climatiques combinés ; Céline Guivarch qui travaille sur les impacts économiques du changement climatiques et sur les trajectoires de réduction des gaz à effet de serre ; Henri Waisman dont la thèse porte sur les liens entre les politiques d’atténuation du changement climatique, les marchés internationaux de l’énergie et les dynamiques urbaines ; enfin Jean Jouzel, qui a consacré l’essentiel de sa carrière à la reconstitution des climats du passé. Avec toutes ces sommités, les auteurs proposent d’évoluer au rythme des émotions par lesquelles ils sont passés durant des mois de travaux et de rencontres. Le propos est quelquefois complexe, mais le ton de la discussion est toujours agréable à lire, amical. Henrion s’attache à livrer une ligne claire au trait épais, léger et parfois enfantin, sauf lorsqu’il s’agit de croquer avec précision leurs interlocuteurs. La monochromie qui figure chacun des entretiens est mâtinée de-ci, de-là de dessins et de plans en couleurs. L’ensemble est très didactique, clair et passionnant. Pour une prise de conscience, enfin ?