L'histoire :
Karnak, en 287 avant notre ère. Un ancien grand prophète d’Amon va être enterré. Une bande de tueurs grecs décident d’abréger la carrière de grand prêtre d’Hotep, le fils du mort. Il est alors sauvé par le colosse débonnaire Paphos, au dépend de son meilleur ami Philos, le stratège, c'est-à-dire le commandant militaire de la région, qui périt à sa place. Hotep, en tant que responsable religieux et victime désigné de l'attentat, décide de mener l’enquête et de rendre coup pour coup. La piste des tueurs commence avec une facture du fourrage pour dromadaire et bateau, brusquement partie vers le nord. Les investigations demandent donc à descendre le Nil vers la nouvelle capitale, Alexandrie. Quand Hotep y arrive, les évènements se sont précipités et le roi grec Ptolémée et son fils Ptolémée II ont d'autres soucis en tête. Des voleurs se sont emparés de la momie d'Alexandre le conquérant. Or, cette relique légitime leur prise du pouvoir, les désignant comme les héritiers du grand roi. Ils vont donc lancer Hotep sur les traces des voleurs de momie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est le second album de cette série consacré à un prêtre d'Amon au début de la période ptolémaique de l'Egypte. La situation politique est complexe, voire mouvante : les anciens généraux d'Alexandre se sont partagés son empire et se font maintenant la guerre. L’auteur Rafael Morales tire parti de ce cadre historique et ce second récit est bien plus réussi que le premier, d'un point de vue intérêt du scénario et thème abordé. On pourrait cependant reprocher à ce récit son coté un peu prévisible et linéaire, moyennement palpitant, faute de rythme. En digne héritier de Jacques Martin, Morales est particulièrement précis et respectueux du contexte historique, tant du point de vue scénaristique que graphique. Ainsi, tous les détails architecturaux sonnent vrais. Son trait est cependant très personnel quand il en vient aux personnages, qui ne sont pas tous réussis, loin de là : les visages demeurent bien statiques, voire inexpressifs et le mouvement inexistant. Voici donc un album meilleur que le précédent, mais qui ne permet quand même pas à cette série de décoller.