L'histoire :
Alexandre le grand est mort et son ancien général Ptolémée règne sur l'Egypte. Il est grec tout comme la nouvelle administration royale. Les prêtres d'Amon ont gardé tout le pouvoir sur Thèbes, la grande et riche cité du Sud. Les temps sont troublés et le nouveau pouvoir loin... La mort du grand prètre d'Amon, le père d'Hotep, fait de celui-ci le Grand Prophète d'Amon. Cet évènement coïncide avec l'arrivée de Demias, le nouveau nomarque (responsable de la province dit nome) grec qui entend bien piller le nome pour assouvir ses ambitions politiques. Il quadruple les impôts. Comme Hotep proteste, ce dernier est promptement emprisonné et condamné à mort. Il ne doit sa survie qu'à un mystérieux papyrus que Demias veut à tout prix et que seul Hotep peut retrouver dans les archives du temple. Il ne reste alors plus qu'un seul espoir pour la famille d'Hotep : en appeler directement à la justice de Ptolémée et convaincre celui-ci de la duplicité de son envoyé... Mais il est loin au nord, près de la mer, occupé à achever la construction d'Alexandrie et de son phare. Et il leur faut tout d’abord échapper à Demias et ses sbires...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Loin de la production moderne de la BD antique si bien illustrée par Murena, Rafael Morales reste dans la droite ligne de son maître Jacques Martin. Hotep est un album d'une facture très classique, aux bulles rectangulaires et bien chargées, dans la droite ligne d'Alix. Un soin extrême est porté aux décors et à leur crédibilité historique. C'est là la marque de l'album et l'ambition de l'auteur : faire découvrir à un public jeune la magnificence de l'Egypte antique. Nous profitons donc d'un tour touristique dessiné de l'Egypte antique, passant ainsi de l'allée sacrée reliant Thèbes à Karnak, au grand phare d'Alexandrie. L'ambition est louable, mais la réalisation reste limitée. En effet, l'histoire est d'une simplicité qui en limite l'intérêt à un public jeune, disons préadolescent. Très linéaire, elle ne réserve aucune surprise. Morales ne fait pas dans la dentelle… D’un manichéisme ultime, son monde n’est qu’ombre et lumière : les méchants sont vraiment très méchants, ivres de pouvoir, n'ont aucune subtilité alors que les gentils sont vraiment très gentils et d'une naïveté stupéfiante. Le choix d'une période charnière comme toile de fond laissait espérer une réalisation d'une toute autre ampleur. Bref, Hotep est un album que l'on destinera aux enfants qui découvrent l'Egypte… et c'est tout.
