L'histoire :
De nos jours, dans les sous-sols du Vatican, au lendemain de la mort du Pape. Une équipe de prêtres scientifiques poursuit dans le plus grand secret son travail d’analyse sur le corps momifié de… Jésus Christ ! Après avoir constaté une faible activité cellulaire, les scientifiques s’aperçoivent que le corps de Jésus accélère à présent son processus de « palingénésie » : Jésus est en train de ressusciter ! Réunis autour du cardinal Montespa, à qui un inconnu encapuchonné vient de trancher la main, les ecclésiastes font alors une nouvelle interprétation des mystères du christianisme : Jésus est un alchimiste qui a vaincu le pire fléau de l’humanité : la mort. Au-delà de l’héritage qu’il va peut-être offrir au monde, il détiendrait également bien d’autres secrets… Des inconnus organisent alors un kidnapping pour faire pression sur l’un des membres de l’équipe de chercheurs. Car depuis des siècles, la formule de la vie éternelle est recherchée par un groupe occulte prêt à tout pour l’obtenir. Tout remonte au Moyen-Âge, alors que Hugues de Payns morcelait en 5 cette formule dessinée de la main du Christ sur des lambeaux de suaire. Chaque morceau d’étoffe fut alors enfermé à l’intérieur de 5 bagues, dont la dernière vient justement d’être volée à Montespa, en même temps qu’on lui a sectionné la main…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous étiez persuadé que les 4 lettres INRI, inscrites au sommet de la croix du Christ, signifiaient « Iesus Nazareus Rex Iudaeorum » (Jésus de Nazareth roi des juifs) ? Didier Convard nous propose ingénieusement tout autre chose. INRI signifie en fait « Igne Natura Renovatur Integra », soit « C’est en s’y intégrant que la nature ressuscite ». Une phrase lourde de sens si on rapproche le christianisme des mystères alchimiques, condamnés par l’Eglise et classés depuis toujours science occulte. A partir de ce postulat, Convard rend son récit réellement palpitant. En virtuose, il mêle érudition et fiction et marie intelligemment les grands mythes de l’ésotérisme : alchimie et christianisme, sociétés secrètes et templiers, frère jumeau du Christ et immortalité… Suite et complément au Triangle Secret, INRI en livre également la plupart des clés. La réalisation change aussi de méthode pour le graphisme, jadis pris en charge par plusieurs dessinateurs, ce qui accélérait certes les publications, mais étiraient aussi inutilement le récit en longueur. Le rythme de parution est donc plus sage (1 album de 54 planches par an) et le dessin n’est plus réparti qu’entre deux dessinateurs : Pierre Wachs pour la période moyenâgeuse et Denis Falque pour la période contemporaine. Sans faire de prouesses graphiques, leurs dessins rendent le suspens palpable et la BD se laisse dévorer ! Avec INRI, le grand œuvre de Convard n’a rien à envier aux succès romanesques d’Umberto Eco ou au populaire Da Vinci Code…