L'histoire :
Fort de son talent pour discuter avec les délinquants, le guatémaltèque Pablo a été « importé » en France à des fins médiatiques. En effet, propulsé vedette de la chaine MV 3000, il co-présente avec la journaliste Léa Valmont une émission de téléréalité dédiée à la réinsertion des jeunes des banlieues en milieu rural. Encouragés par les milieux politiques, les « Villages de l’espoir » font un véritable carton médiatique. Pourtant, Léa commence à soupçonner que les choses ne fonctionnent pas aussi limpidement qu’elles n’y paraissent. Une cinquantaine de jeunes, décidément trop récalcitrants, ont été « virés » des villages… mais n’ont pas réapparus dans leur banlieue pour autant ! Avec Pablo et son caméraman, elle parvient à filmer un camp spécial, protégé derrière des barbelés et des miradors, sur le plateau du Larzac, qui a servi à leur détention. Or, à peine a-t-elle enregistrée cette preuve, le camp est détruit au missile et l’énigmatique Miller, alias le mafieux Diego Ortega, leur donne la chasse à l’aide d’un hélicoptère militaire ! Léa et Pablo savent désormais qu’une branche mafieuse tente de saborder les effets de l’émission, mais ils n’ont pas d’autre choix « politique » que de la poursuivre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lentement (mais sûrement), Gilles Chaillet fait avancer l’intrigue de son thriller politico-médiatique, vers des contrées à la fois plus mafieuses et familiales. Sans doute le scénariste en fait-il un peu trop, lorsqu’il dérive la trame de son scénario vers le frère Ludovic de Léa, disparu il y a des années (on vous la fait courte), vraisemblablement au Guatemala, après une altercation avec leur père. Cela ne retire rien à la démonstration magistrale des enjeux liant la politique et les médias et au fameux pouvoir d’intox qui en découle. Au croisement entre ces deux sujets sensibles, Chaillet focalise adroitement sur le problème des jeunes des banlieues, encore pour longtemps d’actualité (a priori). Sur cette partition contemporaine, Olvier Mangin livre un dessin réaliste idoine, remarquable de régularité. En outre, le dessinateur maîtrise de mieux en mieux ses cadrages au fil des épisodes, et l’efficacité des scènes d’actions y gagne en intensité. Ce dernier opus, graphiquement le plus abouti, se termine d’ailleurs par une séquence poursuite mémorable à travers les somptueux décors du château de Versailles. A suivre dans un cinquième et dernier épisode…