L'histoire :
La mort d'Herbert Van Eyck laisse inachevé un immense retable que le peintre avait entamé pour une église de Gand. Le commanditaire Joost Vijdt espère que le frère cadet du peintre, Jan, pourra, comme la rumeur le laisse entendre, terminer le travail. Herbert lui avait donné le goût et l'amour de son art, lui demandant, s'il devait peindre un jour, de le faire avec toute son âme. En ce jour pluvieux de septembre 1423, Jan est à Lille chez le Duc de Bourgogne, dont il est le peintre attitré, mais aussi une sorte d'espion ou d'émissaire. Le duc souhaite lui confier une mission sensible en Terre Sainte, où Van Eyck doit se rendre sans tarder. Le jeune peintre accepte ce travail grassement payé, mais souhaite ensuite reprendre le cours de sa vie. Inventeur d'un perfectionnement de la peinture dite « à l'huile », l'artiste est porté par ses projets. Il cherche dans les inconnus qu'il croise ou les catins des maisons closes, les modèles qui lui permettront de réaliser les œuvres visionnaires qu'il imagine. Le voyage en bateau sera pour lui l'occasion de croquer un ex-détenu dont la personnalité brutale l'inspire. Et ce, tandis que Joost Vijdt a envoyé sur ce même navire une femme déguisée en homme, qu'il a chargée de convaincre Van Eyck de revenir à Gand...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel album donne un aperçu de la vie d'un des grands peintres de l'Histoire et suscite l'intérêt et la curiosité. Il portraîtise en effet Jan Van Eyck, peintre flamand dont une grande partie de la vie reste mystérieuse, de manière finalement assez précise, lui donnant un visage et une personnalité assez marquantes. Le choix du scénariste Dimitri Joannidès est évidemment d'accrocher le lecteur en scénarisant une partie de la vie du peintre. Il le fait avec professionnalisme. On est tout à fait prêts à croire à la fascination de Van Eyck pour le brutal Koenraad et ses rots tonitruants. L'album est au format standard de 46 planches... l'exercice de style consistant à construire une intrigue, sans oublier de présenter quelques œuvres clés de l'artiste, est donc délicat. Ce cahier des charges limite la possibilité pour le lecteur de plonger complètement dans un univers à peine survolé, malgré le travail intéressant de Dominique Hé. Ses planches sont fouillées mais extrêmement lisibles, pleines de couleurs contrastées, dont on imagine qu'elles inspiraient les peintres de l'époque. Et ce qui est probablement le plus important dans cette collection : les quelques pages de texte en fin d'album donnent évidemment envie d'aller voir de plus près les tableaux peu nombreux que Jan Van Eyck a laissés à la postérité.