L'histoire :
Durant la guerre, Jean Gabin, connu pour ses films Pépé le moko ou Gueule d'amour se réfugie aux Etats-Unis avec des amis. Très vite, il sent qu'il doit devenir acteur du conflit et il s'engage dans la marine. Par chance, tout le monde ne sait pas son métier à la vie civile. « J'ignore ce qu'il vaut comme acteur, votre Gabin, mais comme capitaine d'armes, il est très bien ». Après une période en tant qu'instructeur, il finira par aller sur le champ de bataille, comme il le souhaitait. Marlène Dietrich faisait de son mieux pour aller là où il était, afin de remonter le moral des troupes et surtout le sien. En 1945, il refuse de défiler sur les champs Elysées et doit reprendre sa vie d'avant. Lui qui rêvait de gérer sa ferme à la campagne doit reprendre des études selon la volonté de son père. Il s'y refuse et fugue de l'établissement. Commencer alors pour lui, par hasard, une carrière d'amuseur dans les théâtres. Il travaille aux côtés de Mistinguett dans une revue, c'est de là que lui vient sa vocation. Une chance, car à partir de ce moment, il s'impose comme acteur de cinéma. Il enchaîne les succès, qui font encore référence de nos jours : Quai des brumes, La bête humaine... Ses amis le soutiennent et l'aident à poursuivre sa carrière chargée professionnellement et émotionnellement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La biographie du célèbre acteur débute au beau milieu de la seconde guerre mondiale. Le recours aux flashbacks devient dès lors impératif pour raconter la vie de Jean Gabin. Les évènements ne manquent pas, qu'ils soient familiaux, professionnels ou sentimentaux. L'enfance n'a pas été si heureuse, entre le déracinement à la terre, la mort de sa mère, l'obligation de faire des études supérieures... Sa voix, il va la trouver tout en gardant en tête de revenir un jour à la terre. Les affres du cinéma ne lui font pas oublier d'où il vient. Pour les femmes, c'est une autre histoire. Il y a les officielles, celles qu'il épouse et celle avec qui il couche. La fidélité reste un concept hors du temps et de la réalité. D'ailleurs, en parlant de temps, le dessinateur Vincenzo Bizzarri joue avec ce dernier en variant les teintes. Impossible de se perdre sur le moment. Du marron avec des cases aux bords arrondis pour le passé, des cases en bleu pour l'acteur jeune et les teintes plus classiques pour l'homme en fin de carrière. Le dessinateur-coloriste joue avec les nuances de bleus, ce qui est très ingénieux. Un choix pertinent au vu du sous-titre L'Homme aux yeux bleus. Cet atout a beaucoup servi au comédien. La dualité des teintes vient également quand l'homme passe aux souvenirs. Les trois entités entrent en discussion et en accord. Le dessinateur propose une approche très réaliste des personnalités que l'on peut, pour la plupart, identifier. Ceux qui ont connu cette époque pourront jouer à trouver les noms. Toutefois, cet ouvrage ne se réserve nullement à un public sénior, cinéphile et adepte des vieux films français en noir et blanc. L'ouvrage rend hommage à un artiste qui a marqué les mémoires. Chaque année, la télévision rediffuse ces films qui sont au panthéon du cinéma français. Le scénariste Noël Simsolo s'intéresse aussi bien à l'homme qu'à l'artiste. On découvre qu'il était très proactif dans les films, ainsi que dans le choix des actrices. Le hasard n'était pas vraiment ce qu'il recherchait. Tout reposait sur le travail effectué avec sérieux et investissement. Cet ouvrage devrait autant séduire les fans que les néophytes. On retrouve à la fin l'ensemble des productions – disques, théâtre, cinéma – sur 47 années. Vous risquez fort d'avoir envie de (re)voir des pépites de sa filmographie.