L'histoire :
Rome, 13 mai 1981. Au milieu de la foule rassemblée place Saint-Pierre, Jean-Paul II est victime d’un attentat qui choque le monde entier. Entre la vie et la mort, le pape, transféré à l’hôpital Gemelli, se remémore les moments forts de sa vie et de son pontificat. Premier pape d’origine d’un pays du bloc de l’Est qu’il verra se disloquer, Karol Wojtyla sera témoin et acteur des événements qui ont marqué une grande partie du XXe siècle. Il aura vécu l’occupation nazie, les révélations sur l’horreur des camps et notamment celui d’Auschwitz. Évêque de Cracovie sous le communisme, il prendra parti pour les ouvriers opprimés. Élu pape, il soutiendra des dissidents comme Andreï Sakharov, ou encore Lech Walesa et son syndicat Solidarnosc. Mikhaïl Gorbatchev lui rendra une visite historique au Vatican, trois semaines après la chute du mur de Berlin. Voyages sur tous les continents, rassemblements gigantesques des Journées Mondiales de la Jeunesse, prière devant le mur des lamentations à Jérusalem etc., Jean-Paul II n’aura de cesse que de prôner la réconciliation entre les peuples et les religions...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En marge d’Alexandre VI qui se focalise sur la montée en puissance de la famille Borgia au sein de l’Église, la collection Un Pape dans l’Histoire de Glénat se concentre aussi sur la vie du pape Jean-Paul II. Pour ce faire, l’équipe créative composée de Dobbs (scénario) et de Fabrizio Fiorentino (dessins) prend comme point de départ de la BD la date du 13 mai 1981, jour de la tentative de l’assassinat du souverain pontife à Rome. Et c’est du fond de sa chambre d’hôpital, durant sa lente convalescence, que l’homme d’Eglise va se remémorer sa vie passée. Mine de rien, cette narration originale qui oscille entre le début de la carrière d’homme d’Église de Karol Wojtyla et les retours aux années 1980, jusqu’au début des années 2000, permet de mieux comprendre le personnage au travers de ses motivations politiques et sociales (sa rencontre avec Lech Walesa de Solidarnosc en 1983 ou bien avec le Général Jaruzelski en 1986...). Petit-à-petit, Jean-Paul va s’imposer comme une figure quasi incontournable de la scène internationale et jouer un rôle important dans la diplomatie de la société moderne. Cependant, malgré des actions marquantes comme la repentance de l’Église lors du jubilé de l’an 2000, les auteurs vont aussi mettre en avant la contestation de l’autorité du pape par la jeunesse lors des années SIDA, ainsi que son déclin physique à cause de la maladie de Parkinson. De con côté, Fabrizio Fiorentino délivre des illustrations propres, plutôt bien pensées, à la façon du découpage d’un film, ce qui permet de renforcer cette la trame du biopic sur ce personnage illustre de l’Église. En définitive, même si cette histoire sur la vie du pape Jean-Paul II reprend avec fidélité la vie du souverain pontife, on regrette que la bande-dessinée hésite un peu à sortir des sentiers battus en ne s’attardant pas véritablement sur les nombreuses zones d’ombre autour de Jean-Paul II vers la fin de sa vie (ses prises de positions sur le SIDA, son refus de contraception ou son silence parfois pesant sur les affaires de pédophilie), hormis dans le petit dossier bonus présenté en fin de BD...
