L'histoire :
En pleine guerre de Sécession, une petite troupe chevauche, la nuit, en plein orage, dans le Missouri. Ils finissent par arriver devant une cabane où tout est allumé. Le capitaine met pied à terre et s’introduit violemment dans la maison. Il traîne par le cou le vieux Reuben devant la famille épouvantée. Les soldats sont là pour avoir des informations : ils veulent trouver le fils renégat Frank qui est parti rejoindre les troupes de Fernando Scott, un chef Bushwaker qui sème la terreur dans la région. Le vieillard refuse d’obéir, provoquant la colère des Nordistes. Il est rapidement pendu à un arbre devant sa famille en larmes. Un des enfants essaie bien d’intervenir, mais rien n’y fait : les soldats exécutent la sentence jusqu’au bout. Les Yankees finissent par partir, mais un des enfants de la famille n’oubliera jamais cette scène. Cette exécution sommaire nourrira sa haine envers les soldats du général Grant. Son nom : Jesse James…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les cow boys reviennent en force en bande dessinée. Après la série West Legends chez Soleil, voici une autre série consacrée à des personnages qui ont marqué l’histoire du Far West. Et quoi de mieux que de démarrer avec Jesse James, certainement THE outlaw le plus fascinant, qui s’est construit une véritable légende. Tour à tour fervent sudiste, impitoyable bushwacker, dangereux hors-la-loi, pilleur de banques et de trains notoire, l’homme a tout pour construire un récit haut en couleurs. D’autant que son passé le pousse à une vengeance sanglante contre le Nord et les nantis. Difficile, donc, de s’ennuyer à la lecture d’une vie aussi mouvementée et d’un personnage aussi charismatique. Malheureusement, l’album est bien trop court (moins de 48 pages) pour véritablement aborder tous les aspects troubles et complexes de ce hors-la-loi qu’on a même comparé au Robin des Bois moderne. Beaucoup de passages importants sont mis sous silence et, par dessus tout, Jesse James lui-même manque singulièrement d’épaisseur. Heureusement, les annexes détaillent l’histoire complète (et folle) du plus grand bandit de l’époque. Côté dessin, on sent l’amour du western et Chris Regnault a voulu en mettre plein la vue avec un trait racé proche des plus grands dans le genre, comme Jean Giraud ou Ralph Meyer. Le graphisme est peut être un poil chargé, rendant la visibilité d’ensemble moins percutante qu'elle n'aurait pu. Le flingue reste beau, malgré tout : à voir s’il va atteindre sa cible.