L'histoire :
Durant les grandes vacances, Remy, 15 ans, fait du surf avec ses potes la journée et revient avec ses parents pour les repas. Or par une chaude après-midi, il reste comme subjugué en passant sur le bord d’un terrain de tennis isolé, sur lequel une jeune fille s’entraine seule à faire des services. Ils entament une discussion : elle s’appelle Clémentine et veut devenir championne ; lui tombe raide-dingue amoureux. Il repart annoncer à ses potes et à sa famille qu’il a décidé de se mettre au tennis à la rentrée. Evidemment, il se fait chambrer, car tout le monde a compris que cette décision était mue par son attirance pour Clémentine… Elle reprend l’entrainement tyrannique avec son père, qui la pousse à chaque instant à surpasser ses limites. A la rentrée, Remy débute effectivement les cours de tennis. Il est un peu dégouté parce que son niveau de débutant lui faut une place dans le groupe des petits… Mais il est tout fier, lorsqu’il aperçoit Clémentine, de lui annoncer qu’il se met sérieusement à ce sport. Hélas Clémentine se souvient à peine de lui… elle file aussitôt à son entrainement particulier face à une terrible machine lanceuse de balles. Les semaines passent… Remy travaille et progresse vite. Clémentine et lui deviennent bons amis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Jeu décisif, Théo Calméjane propose une chronique sentimentale en one-shot et en milieu tennistique. L’idée originale a sans doute quelque peu germé dans l’anecdote authentique qui a fait parler d’elle dans les médias en 2003 : le père de jeunes champions de tennis en herbe droguait au Temesta (anxiolytique) les adversaires de ses enfants à leur insu, afin de leur faciliter la victoire. Mais en amont de cette affaire, illustrée quasiment stricto-sensu, il semble que le jeune auteur cherche avant tout à mettre en exergue un « premier amour », ce sentiment puissant capable de transcender les personnalités à cet âge tendre. Ainsi, le héros Remy devient champion de tennis en à peine une année d’entrainement, juste parce que ce sport est le moteur ostensible de la jeune fille dont il est épris. Roôô que c’est émouvant ! Certes le trait de dessin est quelque peu approximatif, avec des proportions (p.63 : oh les grosses mains), des perspectives (p.70 : les persos au premier plan sont plus petits que dans les gradins derrière) et des postures parfois étranges… Mais le bon rythme séquentiel et les choix de cadrage congrus participent d’un doux moment de lecture, avec l’agréable arrière-goût de madeleine de Proust qui convient. Bref, un premier match remporté, il va désormais falloir essayer de jouer en perf…