L'histoire :
Quinze années se sont écoulées depuis que la bande de Williams s'est séparée. L'une des raisons majeures a sans doute été que la milice les talonnait dans les derniers jours... mais ce n'est pas la seule. Hank Williams soupçonnait depuis un moment la présence d'un traître dans les rangs de sa bande. Aujourd'hui, l'heure est à la vengeance. Warren, le bras-droit de Williams, distribue des invitations aux cinq anciens membres. Un plan leur est soumis, l'occasion de faire fortune et surtout de découvrir qui l'a réellement trahi. Le premier convié est Wang, qui vit en ermite depuis longtemps. Ensuite, c'est au tour de Jill l'experte en explosifs, puis de Wood Strode le célèbre pisteur, de Moosbrugger l'as du tir et de Ford le chauffeur. Après une réunion et des retrouvailles un peu houleuses, l'appât du gain motive suffisamment les membres pour se lancer dans ce plan. Seuls Hank Williams et Warren savent que le magot est totalement fictif. Cela n'empêche pas pour autant la milice de reprendre sa traque...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les séries de western cultes sont légions dans la bande dessinée. Junk a tout pour s'inscrire parmi les références du genre et cette intégrale est là pour le rappeler. L'histoire a été imaginée par Nicolas Pothier, un scénariste connu pour sa série d'aventures rigolotes Ratafia. Dans Junk, on suit une bande de malfrats qui se réunit quinze années après leur dernier méfait. Leur objectif est de partir en quête d'un énorme magot. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que leur leader les manipule : celui-ci cherche à découvrir l'identité de celui ou celle qui l'a jadis trahi, en les appâtant avec un trésor fictif. Au travers de dialogues vraiment bien écrits, le lecteur est immergé dans un récit aussi âpre que malin. La tension se fait grandissante à mesure que les morts se succèdent. Le final est aussi surprenant que déstabilisant. Le mystère entourant le traître est présent jusqu'au bout. Pothier dévoile une grande maîtrise narrative et évite toute lassitude ou ellipse facile, pour offrir un récit de genre appliqué, fidèle et saisissant. L'autre force de Junk concerne les dessins de Brüno. L'artiste se distingue par son style synthétique très personnel, d'une lisibilité à toute épreuve. Sur Junk, le dessinateur est comme toujours appliqué et se prête volontiers au registre. Les retardataires ou les amateurs du genre n'auront plus d'excuses, voici un incontournable du western !