L'histoire :
Ecume de sang : Le capitaine basque Justin Hiriart chasse la baleine avec son équipage dans l’estuaire du Saint-Laurent. Mais après une belle prise, ils sont abordés par un navire anglais ennemi, qui réclame leur cargaison. Justin écope d’une balle dans le bras et tombe à l’eau. Mais il a encore la force de jouer un sale tour à ses ennemis. Il sera ensuite soigné par des indiens micmacs amicaux…
Le voyage maudit : Depuis un an que le baleinier l’Aventureuse est revenu à Saint-Jean-de-Luz, Martin, le second du capitaine Justin Hiriart, brûle de pouvoir reprendre une campagne de chasse. Il met alors en place un odieux stratagème pour forcer son ami à repartir : un faux cambriolage… qui tourne mal : un incendie se déclare dans le quartier. Justin est néanmoins forcé de reformer un équipage (de malfrats) et de reprendre la mer (un peu tard en saison…)
Le secret : L’espérance est coincée dans les glaces de l’Arctique pour l’hiver. Les marins survivent en chassant et mangeant des morses. Et tandis que le mousse Antoine vit une aventure déplaisante, l’équipage vient en aide aux micmacs qui pâtissent d’une famine imprévue…
Le brûlot : Avec le soutien humain et financier du gouverneur de Bayonne, Justin Hiriart accepte d’aller défier les anglais dans les eaux glacées du Spitzberg. Son objectif dissimulé : y retrouver Xanti, le fils de feu son ami manchot Innocent, pour le ramener à sa mère…
Le navire de Satan : L’étoile est de retour à Saint-Jean-de-Luz. Justin veut que Xanti soit traduit devant la justice pour sa félonie. Mais il veut aussi qu’il ait le temps de revoir sa mère auparavant. Or la ville est quasi-déserte et pour cause : la population assiste à un bûcher, sur lequel se consume la mère de Xanti. Quasiment toutes les épouses des marins absents attendent ainsi leur procès inique pour « sorcellerie ». Justin met aussitôt en branle un plan d’évasion de masse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Justin Hiriart est une série d’aventures historiques et maritimes, composée de 5 tomes publiés entre 1984 et 1988, avant même la définition de la collection Vécu de Glénat. Autant dire quasiment oubliée 30 ans plus tard, et absente des bacs des libraires et des bouquinistes. Et pourtant cette série a plutôt pas mal vieilli dans son rythme narratif et elle ne démérite franchement pas dans son dessin. Les éditions Glénat ont donc eu une riche idée de l’exhumer en intégrale grand format, à l’occasion des fêtes de Noël 2017. A l’époque, la partition visuelle était assurée par Francisco Fructuoso, un auteur espagnol qui n’a bizarrement jamais rien fait d’autre, ni avant, ni après. Et pourtant, son dessin réaliste bénéficie d’un grand soin, particulièrement à l’aise dans la mise en scène des vieux gréements, des abordages détaillés, des mouvements de l’eau, des personnages en général… et de tout le reste en particulier. Le premier opus de la série est à ce titre remarquable. On y participe à une pêche homérique, on s’immerge dans la vie des indiens micmacs… Seules les couleurs un peu criardes ont mal vieilli. Par la suite, le dessin de Fructuoso se délite légèrement (il devient automatique et moins abouti), mais rien de tragique non plus. Le personnage de Justin incarne certes un héros vertueux comme on n’ose plus en faire, bénéficiant souvent d’une scoumoune culottée ; mais c’est au profit d’aventures vraiment diverses, renouvelées et palpitantes, qui nous fait découvrir une époque, des mœurs et un commerce tout à fait crédibles. Quelque part entre Hermann Melville (Moby Dick) et Fenimore Cooper (Le dernier des mohicans), soit ce qui se fait de mieux en matière de grande aventure.