L'histoire :
Jeune et brillant chimiste français, Paul Stevens est convoité par plusieurs puissances étrangères pour ses compétences. Un attentat terroriste de grande ampleur à La Défense accroît alors soudain les tensions diplomatiques... Et Paul découvre au terme d'un imbroglio scientifique et industriel dont il est la cible, que la jeune femme hindoue dont il est éperdument amoureux joue sans doute un rôle dans ces enjeux criminels. N'écoutant que son cœur - et un insolite message laissé au cou d'un chien - il se rend à New Delhi pour retrouver Gita, sans autre forme d'adresse. Il erre longtemps dans cette ville, peu perturbé par les espions qu'il sait tapi à chaque coin de la ville. Notamment, l'expérimenté agent français Duval tente de manipuler subtilement les ficelles depuis le sol indien. Car à l'Elysée, on complote sévère pour favoriser les intérêts économiques de la nation. Duval repère son concurrent américain Bastian Postlewaiste dans l'entourage de Paul et suspecte donc les intérêts atlantisme pour le jeune homme. Paul, lui, se laisse glisser par des événements qui le dépassent, en faisant une confiance aveugle à son destin et aux mystères de l'hindouisme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la conclusion de cette histoire mélangeant espionnage, géopolitique et puissance occulte de l'hindouisme n'est ni plus simple, ni plus limpide que dans le premier tome. Un jeu de faux-semblant flou se met en place entre les espions indiens, français et américains, à la poursuite du jeune héros chimiste, sans qu'on ne sache jamais la nature de ses compétences. Surtout, ce héros perd toute prise sur son parcours dans ce second volet, au point de devenir fantomatique. Les agents étrangers prennent le pas sur l'intrigue et conspirent dans les sphères nauséeuses de la réal politique. Le théâtre de ces manigances évolue progressivement vers la région chaude du Cachemire (d'où le titre), à mi-chemin entre Inde, Chine et Pakistan, dans la sphère d'influence des talibans. Évidemment, cela se termine par un final... ouvert et énigmatique. Le scénario de Fred le Berre brille donc par son hermétisme, tandis que le dessin de Michel Rouge permet un dépaysement authentique. Le talent réaliste du dessinateur pour transcender la lumière puissante, la culture hindoue et pachtoune, les villes grouillantes, l'ésotérisme des palais et les paysages envoûtants est la grande plus-value de ce diptyque.