L'histoire :
C’est parti ! Septembre sonne le réveil du prof et de sa lucidité : un post-it au 08 pour ne pas oublier de vérifier la date des prochaines vacances scolaires… Le retour des copies à corriger… dans le bus avec l’aide des autres passagers. Le prof de Philo est quant à lui désespéré : l’étude de Kant a fait fuir les disciples qui préfèrent se retrouver au bar « Le Philo » devant une Kant…er fraîche. Octobre exacerbe les humeurs. Ne devrait-on pas exiger le remplacement des élèves malades par exemple ? Attention au dérapage : un post-it au 27 pour ne pas oublier l’huissier mandaté par un élève à 15h30… Novembre, le cerveau s’engourdit, l’enseignant se contente d’inciter Robert à ne plus confondre Lennon et Staline avec Lénine et Stallone… La grogne monte aussi vite que les températures descendent : si le travail chez soi n’est pas compté, pourquoi ne pas amener du boulot au lycée (lessive, repassage…) ? Il est temps de se tourner vers l’avenir : un post-it au 30 pour ne pas oublier de refaire la demande des Palmes. Décembre ou le temps béni des cadeaux : un joyeux conseil de classe où, à la seule prononciation du patronyme d’un chérubin, l’équipe pédagogique se tape sur le ventre. Et pour le 25 ? Penser à demander aux locataires du trottoir de la gare si elles acceptent la carte de la CAMIF… Ils tiendront ainsi l’année entière, naviguant au gré des incohérences ou de leurs excès…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La rentrée est propice au bon coup marketing. Les commerces de tous poils l’ont compris depuis l’invention du boulier. Tout ce qui porte l’estampille « scolaire » fait vendre en septembre, comme les flocons en décembre et le régime en été… En nous offrant cet agenda, Roger Brunel est tombé dans le piège de la facilité, resservant pour la cause des victuailles réchauffées. Ce serait mentir que de ne pas reconnaître que certaines ficelles utilisées déclenchent le rictus. Les aphorismes de tout genre fonctionnant particulièrement bien. Mais l’ensemble manque de cohérence, l’auteur se contentant de plaquer ses illustrations au hasard des mois du calendrier. Il ne cherche d’ailleurs même pas parfois à faire coïncider les situations au mois correspondant de son agenda (février pour un 1er contact entre élèves et prof principal par exemple). On en vient à se demander si le support artistique est le bon. Si le choix d’un petit recueil humoristique sans illustration n’était pas plus judicieux… Le dessin empreinte le style caricatural dans la lignée des bons : on pense en particulier à Serre, même si le travail est nettement moins fignolé. Un petit livre qui, sans déplaire, ne force pas l’admiration, et où l’on sent que l’auteur et /ou l’éditeur épuise(nt) le filon jusqu’à la dernière once…