L'histoire :
En 1244, le roi Saint Louis réunit en son palais ses proches conseillers Nicolas et Théomer, ainsi que Florentin, le gardien des clefs de la châsse. Il leur explique que les saintes reliques du christianisme – fragments de la croix, sainte éponde, fer de la lance, fragment du saint suaire et reliques de la vierge – rapportées de Constantinople à prix d’or, ne sont plus en sécurité. Il leur faut un nouvel écrin adapté à leur importance. Il a donc décidé la construction d’une sainte chapelle, ici, au cœur du Palais Royal (NDLR : actuellement sur l’île de la cité). Le roi souhaite que la construction de la chapelle soit achevée avant sa prochaine croisade en Terre Sainte. Les meilleurs architectes – Robert de Luzarche, Pierre de Montreuil, Thomas de Cormont – sont donc convoqués en urgence pour proposer un projet. Le maître verrier expérimenté Rademir est également requis sur le chantier, car l’édifice devra être baigné de lumière à travers de majestueux vitraux. Rademir parle aussitôt de ce chantier à deux amis experts en la matière, mais méconnus. Le jeune Marcus a été un élève doué d’Enguerand, mais depuis un terrible accident, ce dernier cache son visage défiguré sous une chasuble opaque. Aigri, diminué et réaliste, Enguerand refuse de se positionner sur le projet. Mais Marcus s’emballe et commence aussitôt des esquisses. Quelques semaines plus tard, son projet séduit le roi qui le trouve ingénieux et moderne. Contre toute attente, la construction de la Sainte Chapelle est confiée à cet inconnu et à son mystérieux maître…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce Mystère de la Sainte Chapelle s’inscrit en one-shot dans la collection commune gérée par Glénat et le Centre des Monuments Nationaux. Il s’agit bien évidemment avant tout de faire découvrir les atours et l’Histoire d’un bâtiment religieux parisien remarquable – le troisième le plus visité en France sous gestion CMN, après le Mont Saint Michel et l’Arc de Triomphe ! Mais pour éviter tout didactisme barbant, le scénariste Pierre-Roland Saint-Dizier a brodé autour de cette vocation première une sorte de thriller moyenâgeux concernant la mystérieuse identité de l’architecte à l’origine de cette merveille. Les historiens se perdent en effet en conjectures quant au signataire de l’édifice. Le narrateur sera ici un maître verrier, qui connait la vérité sur un complot (appartenant au registre de la fiction), mais la taira à tout jamais. Bien que légèrement confus, ce biais s’avère tout à fait divertissant, fort bien rythmé et surtout agrémenté des dessins du vétéran Andrea Mutti, qui se sublime depuis plusieurs albums dans le registre historique (couverture mise à part : elle est de Marie Jaffredo). On retient notamment ses (trop rares) plans d’ensemble montrant la Saint-Chapelle en plein chantier.