L'histoire :
Lord Moray a perdu sa femme et sa fille lors d'un dramatique accouchement dans son château écossais, un tournant dans sa vie qui va forger sa volonté. Quelques années plus tard, une rencontre avec Johannes Bergen dans un château à Maastricht va lui permettre de concevoir son grand projet. Lors d'une visite arrangée le lendemain sur le port, il réalise que la Hollande a développé une science dans la construction des bateaux qui risque de lui garantir une supériorité absolue et de longue durée. La fraternité maçonnique entre les deux hommes va trouver ses limites lorsque Muray veut emprunter les plans d'un navire. Il doit s'enfuir, et organise son retour en Angleterre. C'est désormais Charles II qui occupe le trône, les deux hommes se connaissent bien, ils ont été francs-maçons ensemble. L'écossais explique son idée de réunir des connaissances dans le monde scientifique pour contrecarrer ce qu'il a découvert en Hollande. Le roi lui donne son accord de principe. Il organise une visite au sein d'un groupe de frères d'opinions politiques différentes – les royalistes et les parlementaristes s'opposent dans la société anglaise – mais l'accueil qu'il reçoit est plutôt méfiant, voire désapprobateur. Jusqu`au moment où il sort de sa poche une pierre noire remise à son propre père par William Schaw...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On poursuit la traversée des époques sur les traces des grands noms de la franc-maçonnerie, aux côtés cette fois d'un lord écossais féru de sciences et confiant dans les compétences des savants de son temps. La création de la Royal Society dont Moray est l'architecte est le cœur de ce volume, qui donne une image somme toute très humaine des frères maçons. Les enjeux politiques sont présents, la rivalité anglo-hollandaise est aux origines de l'initiative, et les personnalités s'affrontent souvent malgré les ambitions communes. L'histoire s'écrit cependant, sous la plume de Pierre Boisserie, qui introduit quelques éléments de suspense comme ces menaces de mort permanentes autour de son personnage principal. L'opposition entre parlementaristes et royalistes est un contexte historique instructif, les anglais ayant décapité un roi – le père de Charles II – plus d'un siècle avant les français ! Pour cet album, c'est sur le trait léger et souple de Pierre Wachs qu'Angélique Césano pose ses couleurs. C'est elle qui donne la cohérence visuelle à ces épisodes successifs confiés à des dessinateurs différents – le seul moyen d'enchainer les parutions à un rythme élevé, puisque nous en sommes au quatrième en moins d'un an. Alors sans être particulièrement accrocheuse, mais avec la volonté respectable d'éviter le mystico-sensationnalisme, la série pilotée par Didier Convard continue de nous instruire et de nous distraire.
