L'histoire :
Inde, fin du XIXème siècle. Les anciens soldats de sa majesté Daniel Dravot et Peachey Carnehan n’ont qu’une idée en tête : devenir des rois parmi les hommes. Par chance, il se trouve qu’un petit état répondant au nom de Kafiristan répond à leurs critères de découverte, d’aventure mais avant tout de soif de conquête. Avant d’entreprendre cette aventure qui s’annonce riche en rebondissements et en péripéties, les deux anciens fusiliers britanniques font la rencontre de Rudyard Kipling, un journaliste anglo-saxon en poste dans les colonies. Promettant devant Dieu qu’ils deviendront roi du Kafiristan, ils prennent notre bon Kipling comme témoin de leur promesse. Deux années après leur départ, c’est un Peachey Carnehan mal en point et méconnaissable qui se présente dans le bureau de Kipling. Il entreprend alors de faire le récit de leur découverte et de leur accession du pouvoir, dans cette région proche de l'Afghanistan. Après des débuts prometteurs et flatteurs pour les deux compères, les choses se sont vite gâtées. La faute à une irrémédiable soif de pouvoir et de contrôle, vue d'un mauvais œil par les autochtones…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adaptation de l’ouvrage éponyme de Rudyard Kipling, L’homme qui voulut être roi est une bonne aventure en bande dessinée. Suivant les pérégrinations rocambolesques de deux anciens soldats de sa majesté, le roman adapté par Jean-Christophe Derrien et Rémi Torregrossa nous dépayse et nous plonge en pleine époque coloniale britannique. A l’époque, les anglais ne voyaient que par conquêtes et appropriations. Au cœur du récit, se trouve l’avidité de découverte, de richesse et de savoir. L’ivresse et la folie sont des thèmes majeurs, mais également l’amitié et la camaraderie, l’ambition et l’envie d’aller toujours plus loin, au bout de ses idées, souhaits et désirs, pour ainsi devenir un être accompli. Cette fable sur l’échange entre les peuples et les idées lorgne aussi vers le récit humaniste et utopique, au cours duquel deux hommes veulent fonder un monde meilleur sur la seule force de leurs convictions. Rendus avides et fanatiques à la simple idée de s’autoproclamer rois, ces deux anciens soldats rappellent certains grands explorateurs devenus obsédés par leurs quêtes, tels que Percy Fawcett, James Brooke ou Walter Raleigh. Sur le plan visuel, via une ligne claire proprette, le titre pêche quelque peu avec des couleurs en aplats soit saturées, soit sombres. Le parti-pris graphique est radical, il tranche radicalement avec l’invitation au voyage proposée. Ce point dommageable est fort heureusement rattrapé par une force d’adaptation littéraire plaisante. Ce superbe récit d’aventures édité par Glénat se démarque par son scénario, une véritable invitation au voyage, à l’apprentissage et à la découverte d’autres cultures.