L'histoire :
Giovanni continue de narrer l’histoire de sa vie, décidément bien remplie, aux moines qui l’ont recueilli en leur monastère. Alors qu’il était jeune et simple villageois de Calabre, il est tombé incroyablement amoureux de la noble et belle rousse Elena, lors de son étape inopinée en son village… et il semble que ce sentiment ait été réciproque. Dès lors, il a pris la route pour la retrouver. Son périple l’a amené à sauver une guérisseuse du bûcher, puis à être initié aux arts, à la philosophie et à l’astrologie par maître Lucius, un vieil érudit vivant dans la forêt. En parallèle, il apprenait à manier l’épée en compagnie de Pietro, ancien maître d’arme à Florence. Après trois ans de formation en leur compagnie, il les quittait avec pour mission une missive d’une importance extrême, rédigée par Lucius, à remettre en mains propres du Pape. Son périple devait toutefois le conduire à Venise en premier. Or c’est dans cette ville que résidait Elena ! Fort de son savoir, il parvenait aisément à s’intégrer à la bonne société et s’arrangeait pour être invité à une soirée donnée par Elena. Dès que leurs regards se croisèrent, ils furent de nouveau en harmonie. Elena réinvitait Giovanni dès le surlendemain et il lui avouait son amour…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Derrière son titre aux effluves ésotériques, L’oracle della Luna propose avant tout le récit d’une grande histoire d’amour dans un contexte historique merveilleux, une idylle dont les rouages dépassent l’entendement, comme inscrits dans les gènes de l’univers. A l’image du premier opus, ce second tome n’est qu’un long flashback, juste entrecoupé de très brèves séquences destinées à rappeler que le héros retrace son périple initiatique à l’oreille d’un moine. Giovanni reprend ce récit là où il l’avait laissé, à son arrivée à Venise, alors à son apogée (l’année 1537, sous la République de la Sérénissime), où il concrétise assez rapidement avec la belle Elena. Evidemment, les choses se compliquent pour lui, sinon ça ne serait pas drôle : il passe du statut de mondain à celui de galérien, puis par le truchement d’un destin tumultueux, à celui de peintre ermite dans les météores grecs ! Les auteurs nous abandonnent sur un cliffhanger qui remet une nouvelle fois le destin et les principes de Giovanni en question... à suivre dans un tome 3. L’écrivain et scénariste Frédéric Lenoir s’appuie ici sur le savoir-faire séquentiel de Rodolphe pour adapter son propre roman en BD. Impeccablement rythmé, ce parcours est très divertissant, même si la linéarité des évènements empêche encore de distinguer autre chose qu’une histoire d’amour tourmentée. Surtout, le talent graphique de Griffo se greffe à merveille aux contextes historiques et aux variations de décor, qu’il s’agisse de la haute société vénitienne du XVIème siècle ou de l’ascétisme des popes orthodoxes.